La Corée du Nord a procédé lundi au tir d'essai de deux missiles à courte portée, quatre jours après une première série de tirs, a indiqué un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.

«Les deux missiles ont suivi une trajectoire de plus de 500 km», a ajouté ce porte-parole auprès de l'AFP. Ils ont été tirés en direction de la mer du Japon depuis la côte orientale de la Corée du Nord.

Pyongyang avait déjà procédé jeudi au tir d'essai de quatre missiles Scud à courte portée, peu après le début de manoeuvres militaires conjointes, qui ont lieu chaque année entre la Corée du Sud et les États-Unis.

La portée des missiles tirés lundi suggère qu'ils sont semblables aux Scuds tirés la semaine dernière. Les Scuds sont les missiles de courte portée pouvant aller le plus loin, avec une portée comprise entre 300 et 800 km.

Les Scuds tirés par le Nord peuvent ainsi atteindre n'importe quel point en Corée du Sud.

Les Nord-Coréens ont par le passé utilisé de tels tirs pour manifester leur colère en raison de ces manoeuvres militaires.

Les manoeuvres américano-sud-coréennes ont commencé le 25 février en dépit de l'opposition du Nord, qui les assimilent à un entraînement pour envahir le nord de la péninsule.

Dans un premier temps, le Pentagone avait indiqué la semaine dernière que les Nord-Coréens étaient autorisés à tester des missiles de type Scud à courte portée. Mais vendredi, il est revenu sur ces déclarations, affirmant que ces tirs violaient les résolutions de l'ONU qui lui interdisent les tirs de missiles balistiques.

«Les résolutions 1718 et 1874 du conseil de sécurité interdisent à la Corée du Nord de lancer tout missile balistique, et cela inclut les Scuds», avait fait valoir un porte-parole de l'armée américaine, le colonel Steven Warren.

Ces tirs de missiles ne devraient cependant pas provoquer une brusque montée des tensions sur la péninsule coréenne, les experts estimant que ces gestes visent surtout à souligner l'exaspération de Pyongyang envers les exercices militaires conjoints.

Après des mois de fortes tensions à l'hiver 2013 et au printemps 2014, les relations entre Séoul et Pyongyang sont entrées dans une phase de calme relatif, qui s'est traduit en février par la réunion de familles séparées par la guerre de Corée (1950-1953), les premières depuis trois ans.

Pyongyang possède des centaines de missiles à courte portée et a développé et testé - avec un succès mitigé - des missiles de moyenne portée.

Le Nord affirme posséder un missile intercontinental (qui peut donc atteindre un autre continent, lorsque lancé depuis la péninsule), mais les experts en doutent. Ce dont ils ne doutent pas en revanche, c'est que Pyongyang travaille avec ardeur à un programme de développement ambitieux dans ce domaine.