Les États-Unis vont déployer en Corée du Sud un bataillon de cavalerie blindée supplémentaire, soit environ 800 hommes et leurs véhicules, les deux alliés avertissant la Corée du Nord de s'abstenir de toute «provocation».

Cette annonce du Pentagone, censée permettre une plus «grande réactivité» en cas de crise avec Pyongyang, s'est faite lors de la visite à Washington du ministre sud-coréen des Affaires étrangères Yun Byung-se, qui a rencontré mardi son homologue américain John Kerry et le ministre de la Défense Chuck Hagel la veille.

M. Kerry a assuré devant son hôte qu'il n'y avait «pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes» entre Washington et Séoul, alliés depuis 60 ans.

«Nous n'accepterons pas que la Corée du Nord soit une puissance nucléaire», a martelé le chef de la diplomatie américaine, promettant «de continuer de moderniser nos capacités (militaires) afin d'être préparés à faire face à toute menace».

Le Pentagone a annoncé l'envoi du 1er bataillon du 12e régiment de cavalerie qui sera stationné dans les camps Hovey et Stanley situés au nord de Séoul, à proximité de la ligne de démarcation avec la Corée du Nord.

«Cette action vient appuyer l'engagement des États-Unis pour la défense de la Corée du Sud», selon le communiqué de la Défense. «C'est un renfort dans le cadre de notre pivot vers l'Asie-Pacifique. C'était programmé depuis longtemps», a expliqué le colonel Steven Warren, un porte-parole du Pentagone.

Ces moyens supplémentaires, composés de 40 chars Abrams et de 40 blindés chenillés Bradley, devraient arriver le 1er février, selon lui.

Le bataillon «constituera une force entraînée et prête au combat qui se déploiera avec son équipement» qui restera dans le pays tandis que les hommes seront stationnés dans le pays pendant neuf mois avant d'être relevés.

Washington entretient quelque 28 500 militaires en Corée du Sud et le traité d'alliance prévoit que le général américain à la tête des forces américaines en Corée prenne la tête des 640 000 hommes de l'armée sud-coréenne en cas de guerre avec le Nord.

Ce contrôle opérationnel est censé être remis à l'armée sud-coréenne en décembre 2015 mais les autorités du Sud ont sollicité un nouveau report à la suite d'une nouvelle crise au printemps 2013 avec Pyongyang. Washington souhaite maintenir la date butoir de 2015 mais le chef du Pentagone Chuck Hagel a reconnu lors d'une visite à Séoul en octobre que ce transfert devait se faire «en fonction de la situation» sur la péninsule.

«En cas de provocation nord-coréenne, la Corée du Sud et les États-Unis répondront de manière ferme grâce à notre solide dispositif de défense commun», a insisté mardi le chef de la diplomatie sud-coréenne.