Le ministère sud-coréen de la Défense a attiré l'attention jeudi de la communauté internationale sur l'arsenal chimique de la Corée du Nord, suggérant que des armes de ce type avaient pu être échangées par Damas et Pyongyang.

«Nous pensons qu'il existe un lien entre la Corée du Nord et la Syrie à propos des armes chimiques», a déclaré à la presse Kim Min-seok, porte-parole du ministère.

Le régime syrien est soupçonné d'être à l'origine de l'attaque à l'arme chimique contre des secteurs en périphérie de Damas aux mains des rebelles, le 21 août, qui aurait fait des centaines de morts.

Toute preuve de lien entre la Corée du Nord et les attaques en Syrie ne pourrait qu'isoler un peu plus la Corée du Nord, qui est interdite de commerce dans le secteur de l'armement par l'ONU, en raison de ses essais nucléaires et balistiques.

Pyongyang et Damas ont à plusieurs reprises été soupçonnés de se livrer l'un avec l'autre à un commerce d'armes chimiques.

La Corée du Sud avait intercepté un chargement de tenues de protection sur un vaisseau à proximité du port sud-coréen de Busan (sud) en 2009, a indiqué le porte-parole.

Quelques mois plus tard, en novembre 2009, les autorités grecques avaient saisi près de 14 000 combinaisons de protection contre les armes chimiques sur un bateau nord-coréen qui faisait peut-être route vers la Syrie, avaient révélé deux ans plus tard des diplomates à l'ONU.

Et le quotidien japonais Sankei Shimbun affirmait en août que la Corée du Nord a tenté d'exporter des masques à gaz vers la Syrie au printemps dernier. Sur la foi d'informations provenant des États-Unis, la Turquie a intercepté un navire transportant des fusils, des pistolets, des munitions et des masques à gaz, ajoutait le journal.

Selon le porte-parole du ministère, l'armement chimique de la Corée du Nord est estimé à quelque 5000 tonnes, des armes qui peuvent être envoyées par l'artillerie ou des missiles.