Les deux Corées ont de nouveau échoué lundi à s'entendre sur la réouverture du site industriel de Kaesong, devenu la pierre de touche de l'apaisement des tensions sur la péninsule, a annoncé le ministère sud-coréen de l'Unification.

Après trois échecs successifs, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont néanmoins décidé de se revoir, a ajouté le ministère. La date du prochain rendez-vous sera annoncée ultérieurement.

Ce dernier tour de table était organisé à Kaesong, fermé unilatéralement par Pyongyang début avril à l'acmé des tensions récentes sur la péninsule coréenne.

Nord et Sud veulent faire redémarrer cette zone d'activité cruciale tant pour l'économie nord-coréenne que pour les entreprises sud-coréennes qui ont perdu des centaines de millions de dollars depuis le départ des 53 000 ouvriers nord-coréens.

Ces pourparlers sont intervenus après plusieurs mois de vives tensions sur la péninsule coréenne avec notamment des menaces de la part de la Corée du Nord, dont l'économie souffre d'un renforcement des sanctions infligées par les Nations unies après un essai nucléaire en février.

Séoul et Pyongyang refusent l'un et l'autre d'endosser la responsabilité de la crise et le régime nord-coréen ne veut pas s'engager à ne plus fermer arbitrairement le site en cas de nouvelles tensions.

Pour réduire ce risque, la Corée du Sud souhaiterait faire venir des entreprises étrangères dans le complexe, situé à 10 km de la frontière en territoire nord-coréen.

Le Nord a dénoncé une idée «ridicule». «Elle ne vaut même pas la peine d'être débattue (...), l'absence de firmes étrangères n'étant pas à l'origine de la crise actuelle», a répondu le gouvernement nord-coréen lundi sur son site officiel, Uriminzokkiri.

Samedi, la Corée du Nord avait prévenu que du sort de Kaesong dépendait l'avenir des relations intercoréennes.

«Il ne peut y avoir aucun progrès dans les relations intercoréennes si la question du site industriel de Kaesong n'est pas résolue», a averti le régime dans un communiqué diffusé par les médias officiels.

Les contacts intercoréens sont néanmoins un signe encourageant après des mois de confrontation grandissante.

Mise au ban des nations, intransigeante quant à l'arrêt de ses expérimentations nucléaires et balistiques exigé par les Occidentaux, la Corée du Nord cherche depuis quelques semaines à revenir dans le jeu diplomatique aux fins, selon les spécialistes, d'obtenir une aide financière et alimentaire.

La semaine dernière, Pyongyang a proposé des négociations séparées sur la réunion de familles séparées depuis la fin de la guerre de Corée. Mais le Nord a depuis retiré son offre, estimant qu'il fallait d'abord résoudre la question de Kaesong.

Séoul et Pyongyang s'apprêtent à célébrer le 27 juillet le 60e anniversaire de la fin de la guerre de Corée (1950-1953). L'arrêt des hostilités a été scellé par un armistice, mais n'a jamais été confirmé par un traité de paix. De ce fait, les deux Corées restent techniquement en état de guerre.