Des islamistes radicaux qui contrôlaient depuis près d'une semaine Diabali, une ville-clé du Mali, ont pris la fuite à pied samedi après plusieurs jours de bombardements français, selon l'armée malienne et des résidants qui s'étaient réfugiés dans une ville voisine.

Les Français bombardaient Diabali depuis qu'elle avait été saisie par les islamistes lundi.

Le porte-parole de l'armée malienne, Modibo Traore, a indiqué samedi soir que les soldats avaient sécurisé la ville.

Le départ des islamistes de Diabali marque un succès pour l'intervention militaire menée par les Français au Mali. Celle-ci ion a débuté le 11 janvier pour chasser les islamistes du nord et du centre du Mali. Plus tôt cette semaine, l'armée malienne a pu reprendre une autre ville clef, Konna, dont la capture avait provoqué l'intervention de la France.

Un responsable du renseignement malien, qui a témoigné anonymement parce qu'il n'était pas autorisé à parler aux médias, a expliqué que les islamistes avaient quitté la ville à pied en allant vers l'est. Il a ajouté qu'ils avaient essayé de voler une voiture, mais le conducteur ne s'est pas arrêté et les rebelles l'ont tué en lui tirant dessus.

Le ministre de la Défense français, Jean-Yves Drian, a déclaré à France 3 samedi que 2000 soldats français étaient au Mali.

Il a affirmé que la France pouvait aller au-delà des 2500 troupes initialement promises au Mali, et qu'une fois pleinement déployée, l'opération Serval pourrait impliquer quelque 4000 soldats dans la région.

Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a pendant ce temps affirmé que «nos amis africains doivent prendre les devants» dans l'intervention militaire, tout en concédant que les pays voisins pourraient ne pas être prêts avant plusieurs semaines.

Il a fait ses déclarations lors d'une rencontre en à Abidjan, en Côte d'Ivoire pour discuter du rôle des forces africaines dans l'intervention militaire.

Les pays voisins devraient contribuer environ 3000 troupes à l'opération, dont l'objectif est d'empêcher les rebelles de continuer leur progression vers Bamako, la capitale malienne.

Si le Togo et le Nigeria ont déjà déployé leurs troupes, d'autres pays ont repoussé l'envoi de leurs effectifs à cause des inquiétudes soulevées par l'intervention.

Le financement de la mission est aussi un enjeu et M. Fabius a déclaré qu'un sommet des donateurs à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 29 janvier, serait un événement important.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré samedi que les pays voisins du Mali devaient travailler fort à éradiquer le terrorisme dans la région.

Ancienne colonie française, le Mali, qui compte 15,8 millions d'habitants, a déjà eu la réputation d'être l'une des démocraties les plus stables d'Afrique de l'Ouest. La situation a toutefois changé en mars dernier après qu'un coup d'État dans la capitale eut semé le chaos, permettant aux insurgés islamistes de conquérir plusieurs villes dans le nord.

L'agence onusienne des réfugiés estime que les combats forceront le déplacement d'environ 700 000 civils maliens durant les prochains mois.