Des combats à l'arme lourde se déroulaient dans la nuit de jeudi à vendredi à Abidjan dans le quartier central du Plateau, abritant le palais présidentiel, symbole du pouvoir du président sortant Laurent Gbagbo, ont constaté des journalistes de l'AFP

Après des tirs sporadiques d'armes légères durant la journée, des tirs très intenses d'armes lourdes ont été entendus à partir de minuit (20h, heure de Montréal) et ont duré environ une demi-heure.

Les forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara livraient au même moment des combats dans le périmètre de la résidence de M. Gbagbo, dans le quartier de Cocody (nord d'Abidkan), où elles ont dit avoir pris la télévision d'État RTI.

«Il y a des combats à l'arme lourde dans le périmètre de la résidence de Gbagbo», située dans le quartier chic de Cocody (nord d'Abidjan), a déclaré un habitant à l'AFP. Depuis 22h (18h, heure de Montréal), «les tirs sont intenses, et ça tire dans quatre ou cinq directions à la fois. Il y a du monde», a-t-il ajouté.

Les combats avaient commencé à moins d'un kilomètre de la résidence, autour de la cité universitaire Mermoz, un fief des partisans de M. Gbagbo, et s'étendaient dans ce secteur qui abrite aussi la télévision d'État RTI, a-t-il indiqué.

«Ca ressemble à l'assaut final», a ajouté cet habitant. Deux autres résidents de la zone ont confirmé que le quartier était secoué par le vacarme des tirs.

«On a vu par la fenêtre énormément de combattants se diriger vers là d'où venaient les tirs», a raconté l'un d'eux, enfermé chez lui. «Il y avait une colonne de 2-300 personnes à pied, et ensuite il y a eu plusieurs dizaines de voitures, tous phares éteints, qui sont passées», a-t-il précisé.

La résidence de M. Gbagbo est essentiellement protégée par des membres de la Garde républicaine, une unité d'élite lourdement équipée, selon des sources concordantes.

Ces combats se déroulent après l'expiration de l'ultimatum lancé par Guillaume Soro, premier ministre du président Alassane Ouattara, au président sortant Laurent Gbagbo. M. Gbagbo a «jusqu'à 19h (15h, heure de Montréal) pour démissionner», avait déclaré M. Soro à l'AFP. «Il faut que Laurent Gbagbo se rende pour éviter un bain de sang» car «sinon on viendra le chercher là où il est», avait-il dit.

«S'il démissionne, c'est bien, sinon il sera traduit devant la justice internationale», a déclaré M. Soro. «On est aux portes d'Abidjan».