Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté mercredi l'envoi de 2000 hommes supplémentaires en Côte d'Ivoire et demandé au président sortant Laurent Gbagbo de lever le blocus du quartier général de son rival Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale.

Le Conseil a voté à l'unanimité de ses quinze membres l'envoi de ces renforts qui portent le total déployé en Côte d'Ivoire à quelque 11 500 hommes.

Ce chiffre de 2000 hommes est le maximum demandé par les chefs des forces de maintien de la paix, qui craignent des affrontements de plus en plus sévères avec les forces loyales à M. Gbagbo qui ont attaqué des véhicules de l'ONU et des Casques bleus.

Le chef des forces de maintien de la paix, Alain Le Roy, avait demandé des renforts supplémentaires de 1000 à 2000 hommes.

Laurent Gbagbo a demandé plusieurs fois le départ de l'ONUCI, mais la résolution votée mardi va au contraire envoyer 2000 renforts jusqu'au 30 juin.

Le total de 11 500 hommes comprend en outre des renforts envoyés en Côte d'Ivoire avant l'élection présidentielle le 28 novembre, qui voient leur mandat étendu. Ainsi, les 500 hommes transférés de la mission de l'ONU au Libéria resteront quatre semaines supplémentaires et 500 autres resteront jusqu'au 30 juin.

La communauté internationale reconnaît Alassane Ouattara comme le gagnant de l'élection présidentielle mais Laurent Gbagbo refuse de céder la place.

La résolution, rédigée par la France et les États-Unis, a été retardée de quelques jours par des négociations au Conseil de sécurité, la Russie ayant exprimé des réserves sur sa formulation «politique».

La résolution prévoit aussi l'envoi pour quatre semaines de trois hélicoptères armés et leurs équipages.

La résolution «appelle à ce que soit levé sans délai le blocus actuel autour du Golf Hôtel», QG de M. Ouattara.

Elle demande aussi «l'arrêt immédiat» de l'utilisation des médias, en particulier la radio-télévision ivoirienne (RTI) «pour propager de fausses informations et pour inciter à la haine et à la violence, y compris contre l'ONU et en particulier l'ONUCI».

Le Conseil de sécurité réitère qu'il est «prêt à imposer des mesures, y compris des sanctions ciblées contre ceux qui font obstruction au travail de l'ONUCI».

Il demande à toutes les parties en Côte d'Ivoire «d'assurer la liberté de mouvement de l'ONUCI» et son «accès immédiat à travers tout le pays».