La Côte d'Ivoire, qui connaît depuis près d'un mois des violences post-électorales, «n'est pas au bord d'une guerre civile», a affirmé mercredi le président sortant Laurent Gbagbo dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision française Canal+.

«La Côte d'Ivoire n'est pas au bord d'un bain de sang, n'est pas au bord d'une guerre civile, n'est pas au bord d'un génocide», a estimé M. Gbagbo qui conteste la victoire de son rival Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale, à la présidentielle du 28 novembre.

«Parce que j'entends souvent mes adversaires, pour ameuter un peu l'opinion occidentale, (dire) "nous sommes au bord d'une crise génocidaire". C'est pas vrai», a poursuivi M. Gbagbo.

Il était interrogé mardi depuis le palais présidentiel d'Abidjan d'où il contrôle encore la plupart des institutions du pays et les forces armées ivoiriennes.

Cinq policiers et un civil ont été tués mercredi dans la capitale économique ivoirienne lors de nouveaux affrontements violents entre forces de l'ordre loyales et habitants d'un quartier favorable à M. Ouattara. Selon l'ONU, la crise postélectorale a fait environ 200 morts depuis la mi-décembre.

Laurent Gbagbo a dit attendre maintenant le retour des émissaires africains venus à Abidjan pour essayer de trouver une sortie de crise.

«J'attends qu'ils reviennent, qu'on s'asseye et qu'on discute et après on voit par quelle porte on sort», a-t-il expliqué en répétant qu'il était «prêt à discuter» avec son adversaire, «sans condition préalable».

Interrogé s'il était prêt à mourir pour ses idées, le président sortant a répondu: «Moi, j'ai toujours été prêt à mourir pour mes idées, c'est pourquoi j'ai toujours survécu, parce que car j'ai des idées qui sont claires, qui sont simples», a-t-il dit.

«Il nous faut construire un État avec des institutions solides. Celui qui ne respecte pas les institutions de la Côte d'Ivoire, il ne veut pas construire un État», a ajouté M. Gbagbo qui estime avoir remporté la présidentielle sur la base des résultats du Conseil constitutionnel ivoirien, présidé par un de ses proches.

Alassane Ouattara a été lui déclaré vainqueur de l'élection par une Commission électorale indépendante, dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies.