Le gouvernement du Québec a annoncé jeudi qu'il injecterait un million de dollars dans un réseau de caisses populaires en Haïti. Le fonds servira à octroyer des prêts à environ un millier de petites entreprises et vise à créer environ 4500 emplois d'ici cinq ans.

L'argent transitera à travers les caisses membres de la Fédération Le Levier, partenaire avec le Mouvement Desjardins. Québec veut soutenir le démarrage de petites compagnies et aider celles qui ont souffert du séisme.

«L'intérêt, c'est que le fait que ce soit sous forme de prêt permet de faire circuler de l'argent sur le territoire haïtien», a expliqué, jeudi, en marge d'un point de presse la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, qui remplaçait exceptionnellement sa collègue aux Relations internationales.

«Les gens sont parfois étonnés d'entendre que lorsqu'on parle de micro-entreprise, le taux de remboursement est très élevé. Lorsqu'on fait un prêt de par exemple 500$, 1000$, ou 1500$, c'est au-delà de 90% des prêts avec intérêts qui sont complètement remboursés.»

La ministre évalue que d'ici cinq ans, le million de dollars permettra de faire circuler un minimum de trois millions de dollars dans l'économie. Si les débiteurs remboursent rapidement leurs prêts, cette somme pourrait atteindre quatre millions de dollars. Selon les calculs de Développement international Desjardins, un prêt de 1500 $ (en devises canadiennes) en Haïti permet actuellement de créer ou de consolider quatre emplois.

Le taux d'intérêt des prêts se situera entre 20% et 30%, a indiqué à Cyberpresse, Anne Gaboury la présidente-directrice générale de Développement international Desjardins. Dans le secteur de l'agrofinance, ils tourneront autour de 40%. Des taux comparables à ceux qui existaient avant le tremblement de terre.

«Les taux que pratique la Fédération Le Levier sont sous les taux du marché local», a précisé Mme Gaboury. «L'objectif, ici, c'est de créer une institution financière qui va autofinancer ses dépenses. On veut que les caisses populaires soient encore là dans cinq, dix ans alors on travaille sur la pérennité. Mais c'est certain qu'à long terme, l'objectif c'est de réduire ces taux-là.»

Après l'entente de cinq ans, l'argent restera dans le réseau des caisses populaires en Haïti. Cela devrait aider à soulager la Fédération Le Levier, qui a essuyé des pertes de «quelques millions» dans la dernière année en raison du séisme.