Le gouvernement canadien a refusé une demande pour prolonger ses efforts militaires humanitaires en Haïti après le tremblement de terre de janvier dernier, a révélé un haut responsable des Nations unies à Port-au-Prince.

Le Canada avait été salué pour avoir rapidement offert de l'aide d'urgence, incluant de l'eau potable, des services de sécurité et des soins médicaux, à la suite du séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Armés d'équipement lourd, les ingénieurs militaires canadiens ont également nettoyé des débris et aidé des Haïtiens à rouvrir leurs routes, particulièrement dans les zones durement touchées près des villes de Léogâne et de Jacmel.

Dans une entrevue accordée récemment à La Presse Canadienne, le chef de la mission humanitaire onusienne en Haïti, Nigel Fisher, indiquait que les demandes étaient pressantes pour que le Canada demeure sur place. «Plusieurs espéraient que les Canadiens demeurent sur place, car ils étaient extrêmement efficaces», a-t-il dit.

À l'origine, le mandat du Canada était d'offrir une aide humanitaire rapide, et l'ONU souligne qu'il n'y avait aucune obligation de poursuivre la mission. Malgré tout, M. Fisher est persuadé que les choses se seraient mieux déroulées si les troupes canadiennes étaient demeurées en poste quelques mois encore.

La ministre canadienne de la Coopération internationale, Bev Oda, affirme de son côté qu'une fois les villes de Léogâne et de Jacmel sécurisées, la mission avait été modifiée pour participer à l'effort conjoint de la communauté internationale, mené par le gouvernement haïtien. Mme Oda a également noté que certains membres des Forces canadiennes étaient toujours en sol haïtien.

Des ministres fédéraux -dont Mme Oda- effectuent cette semaine une série d'apparitions publiques pour souligner l'action du gouvernement canadien après la catastrophe.

Mardi, la ministre Oda était de passage à Montréal pour annoncer une autre série de projets à caractère humanitaire pour Haïti, dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'agriculture.

La reconstruction d'Haïti a progressé lentement depuis le séisme, qui a tué plus de 200 000 personnes, et a jeté 1,5 million de personnes à la rue; 58 Canadiens sont morts dans le tremblement de terre.

Un an plus tard, plus d'un million de personnes sont encore entassées dans des camps de toile malpropres, infectés par une épidémie de choléra meurtrière, et infestés de voleurs et de violeurs. Les réfugiés dans les camps commencent à parler d'une situation désespérée.

Pendant ce temps, Léogâne demeure encombrée de débris. Les résidents sont reconnaissants envers le Canada pour sa présence au cours des premiers mois après le tremblement de terre, mais maintenant que la vague d'assistance initiale n'existe plus, les citoyens rappellent qu'ils ont toujours besoin d'aide.