L'Équateur continuera d'offrir l'asile dans son ambassade de Londres à Julian Assange, a déclaré lundi le nouveau président équatorien Lenin Moreno, qui a qualifié le fondateur de WikiLeaks de «pirate informatique».

«M. Assange est un pirate informatique. C'est quelque chose que nous rejetons et que personnellement je rejette. Mais je respecte la situation dans laquelle il se trouve», a déclaré à la presse le successeur de Rafael Correa qui avait accordé l'asile à l'Australien.

Il y a une semaine, la Suède a décidé de classer sans suite la plainte pour viol déposée contre Julian Assange, réfugié depuis juin 2012 à l'ambassade équatorienne de Londres pour échapper à un mandat d'arrêt européen.

La police britannique a toutefois souligné qu'elle arrêterait M. Assange s'il quittait l'ambassade, pour avoir contrevenu en 2012 à sa liberté conditionnelle lorsqu'il s'y était réfugié, délit puni d'un an de prison.

«Il semble que le gouvernement britannique n'accordera pas de sauf-conduit à M. Assange qui peut cependant continuer à résider à l'ambassade» d'Équateur, a souligné le président socialiste.

M. Moreno avait indiqué peu après son investiture que son pays «fera en sorte» que la Grande-Bretagne «permette le transfert de M. Assange en Équateur ou vers le pays dans lequel il désire résider».

Son adversaire de droite défait lors de l'élection, le banquier Guillermo Lasso, avait averti que s'il était élu il ferait en sorte que l'Australien quitte l'ambassade «dans un délai de 30 jours» après sa prise de fonction

Le fondateur de WikiLeaks, qui a toujours rejeté l'accusation de viol pour lequel il était poursuivi en Suède, craint d'être extradé vers les États-Unis où il risque une lourde condamnation pour la publication de documents confidentiels militaires et diplomatiques.

Washington n'a ni confirmé ni infirmé avoir engagé des poursuites judiciaires contre Julian Assange.