Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange est prêt à se rendre aux États-Unis, où il court le risque de lourdes accusations, à condition que ses droits soient garantis, a annoncé mercredi le site internet.

M. «Assange est prêt à venir aux États-Unis à condition que ses droits soient garantis», écrit WikiLeaks sur Twitter, à la suite de la décision de Barack Obama de commuer la peine de Chelsea Manning, condamnée en 2013 à 35 ans de prison pour avoir transmis plus de 700 000 documents confidentiels à WikiLeaks.

Le site précise que M. Assange pourrait s'exécuter même si «la Maison-Blanche dit maintenant que (la commutation de peine de) Manning n'était pas quid quo pro (donnant-donnant, NDLR)».

La semaine dernière, WikiLeaks avait déclaré que Julian Assange accepterait d'être extradé vers les États-Unis si le président américain faisait preuve de clémence envers Chelsea Manning.

Mais des responsables de la Maison-Blanche ont affirmé qu'il n'existait aucun lien entre ce message et la décision de Barack Obama.

Interrogé par l'AFP, un avocat de M. Assange aux États-Unis, Barry Pollack, a souligné que la commutation de peine décidée par le président américain restait de toute manière en deçà des attentes formulées par l'Australien de 45 ans.

«M. Assange salue le fait que la peine de Mme Manning soit réduite (...), mais c'est bien en dessous de ce qu'il voulait», a-t-il dit en expliquant qu'Assange avait notamment appelé à la libération «immédiate» de Manning.

L'avocat a également rappelé que son client n'avait pas été officiellement «inculpé» aux États-Unis et que le ministère de la Justice américain n'avait pas formulé de demande d'extradition à son encontre.

Julian Assange est réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres depuis juin 2012 pour éviter une extradition vers la Suède où des accusations de viol sont portées à son encontre et qu'il nie.

Julian Assange affirme craindre que Stockholm ne l'envoie ensuite vers les États-Unis où il devrait répondre de la publication par WikiLeaks des documents militaires et diplomatiques révélés par Chelsea Manning.

Chelsea Manning, une militaire transsexuelle qui s'appelait auparavant Bradley Manning, avait été condamnée en août 2013 pour avoir transmis plus de 700 000 documents confidentiels au site internet.

À trois jours de son départ de la Maison-Blanche, Barack Obama a commué mardi cette peine. Chelsea Manning sera libérée le 17 mai.

La femme soldate de 28 ans avait tenté de mettre fin à ses jours en octobre, après une première tentative de suicide en juillet.