Un an après sa condamnation à 35 ans de prison pour la plus grande fuite de documents de l'histoire des États-Unis, Chelsea Manning a porté plainte contre le Pentagone qui la prive de traitement hormonal en prison pour devenir une femme.

Selon une plainte de 18 pages déposée mardi devant un tribunal fédéral de Washington, Chelsea Elizabeth Manning, qui s'était présentée sous le nom de Bradley Manning tout au long de son procès en cour martiale, souligne «être privée du traitement médical nécessaire pour son changement de sexe».

Chelsea Manning purge actuellement une peine de 35 ans à la prison militaire de Fort Leavenworth, Kansas, et réclame depuis le lendemain de sa condamnation, le 21 août 2013, de bénéficier d'un traitement hormonal car elle se sent femme.

Soutenue notamment par la puissante Union américaine de défense des libertés (ACLU), elle porte plainte contre le ministre de la Défense Chuck Hagel, les commandants des prisons de l'armée et de celle de Fort Leavenworth, ainsi que le Pentagone, pour violation de ses droits constitutionnels en vertu du 8e Amendement qui interdit les châtiments cruels et inhumains.

Malgré son insistance, «le gouvernement persiste à refuser à Ms Manning l'accès au traitement médical nécessaire à ses troubles d'identité sexuelle, sans lequel elle continuera d'encourir de graves souffrances psychologiques», a déclaré Chase Strangio, avocat de l'ACLU qui défend Chelsea Manning.

Ancien analyste du renseignement en Irak, Manning avait été reconnu coupable d'avoir transmis plus de 700.000 documents confidentiels au site WikiLeaks.

En avril, elle avait d'abord reçu l'aval d'un juge pour changer son prénom de Bradley en Chelsea, et un mois plus tard le Pentagone disait étudier des pistes pour la transférer vers une prison civile où elle pourrait bénéficier d'un traitement hormonal. Mais en l'absence de traitement à Fort Leavenworth, elle a fini par mettre sa menace à exécution et porter plainte.