La juge militaire américaine Denise Lind a rejeté jeudi la demande d'abandon de charges contre Bradley Manning, dont la plus grave de collusion avec l'ennemi, estimant que les procureurs avaient bien apporté des preuves à l'appui de leurs accusations.

La défense de la «taupe» présumée de WikiLeaks avait déposé une motion demandant à la Cour de le déclarer d'ores et déjà non coupable de l'accusation de collusion avec l'ennemi, une possibilité offerte quand l'accusation ne propose «aucune preuve» à l'appui.

Pour son avocat David Coombs, les procureurs n'ont pas démontré que Manning avait une «connaissance avérée» qu'en transmettant des informations à WikiLeaks, un ennemi, en l'espèce Al-Qaïda, pouvait y avoir accès.

En outre, le chef de collusion avec l'ennemi suppose une «mauvaise intention générale» de la part de Manning, ce que l'accusation n'aurait pas démontré selon la défense.

Mais pour la juge, l'accusation a montré que Manning avait suivi un cours lors de son entraînement sur «l'utilisation d'internet par les terroristes».

De plus, en tant qu'analyste du renseignement en Irak, «il savait que l'ennemi se livrait à des activités similaires».

Cet arrêt ne préjuge en rien de la culpabilité ou de l'innocence de Manning pour ce chef, passible de la réclusion à perpétuité. Il signifie simplement que l'accusation a apporté suffisamment d'éléments de preuve pour que la charge ne soit pas abandonnée.

La juge Lind a également rejeté une motion similaire de la défense pour abandonner le chef d'accusation de fraude informatique, passible de dix ans d'emprisonnement.

Le procès est prévu pour durer jusqu'à fin août.