Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange a demandé l'«asile politique» à l'Équateur, adressant une requête en ce se sens à l'ambassade de ce pays latino-américain à Londres, a annoncé mardi à Quito le chef de la diplomatie équatorienne, Ricardo Patiño. «Julian Assange a demandé l'asile politique auprès de la mission diplomatique de l'Équateur à Londres» et le «gouvernement équatorien examine cette requête», a dit M. Patiño à la presse.

Cette requête intervient après que la Cour suprême britannique a rejeté le 14 juin la demande de réexamen de l'appel déposé par Julian Assange de la décision de l'extrader en Suède.

La demande d'asile a été confirmée par Wikileaks dans un message publié sur son compte Twitter, précisant que M. Assange se trouve «sous la protection de l'ambassade d'Équateur à Londres».

La diplomatie équatorienne a précisé dans un communiqué que ce dernier avait déposé cette demande mardi. «Il s'est présenté au siège de la mission diplomatique de l'Équateur à Londres en sollicitant la protection du gouvernement équatorien», indique le communiqué.

Toujours selon ce communiqué, le fondateur de Wikileaks a expliqué sa démarche par «la regrettable déclaration d'abandon», une allusion à cette décision de la plus haute juridiction britannique.

Fin 2011, le vice-ministre équatorien des Affaires étrangères avait déjà suggéré à titre personnel d'offrir l'asile à M. Assange, une proposition finalement rejetée par le président du pays Rafael Correa.

L'Australien de 40 ans, qui se dit victime d'un complot, a été arrêté en décembre 2010 à Londres en vertu d'un mandat d'arrêt émis par la Suède dans le cadre d'une affaire de viol et d'agression sexuelle présumée de deux Suédoises.

Après le rejet de sa demande par la plus haute juridiction britannique, M. Assange ne disposait que d'un éventuel recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg pour éviter son extradition vers la Suède.

Ses avocats disposaient d'une période de deux semaines, à partir du 14 juin, pour préparer ce recours. Toutefois, la saisine de la justice européenne n'avait pas d'effet suspensif sur cette extradition.

WikiLeaks était devenu la hantise des chancelleries en 2010 en divulguant des milliers de documents confidentiels de l'armée américaine sur l'Afghanistan et l'Irak, puis 250 000 télégrammes diplomatiques américains.

Toutefois, l'aura de son fondateur a considérablement pâli ces derniers mois. Les principaux médias à l'avoir soutenu ont pris leurs distances et les rangs de ses partisans se sont clairsemés.

Le site WikiLeaks lui-même, asphyxié financièrement du fait du boycottage des établissements financiers qui recevaient les dons de ses partisans, ne publie plus d'informations fracassantes depuis plusieurs mois.

Soutien australien

La première ministre australienne Julia Gillard a annoncé que son pays allait offrir son assistance consulaire au fondateur du site internet WikiLeaks. Mme Gillard a ajouté devant la presse à l'issue d'un sommet du G20 à Los Cabos (au Mexique) que son gouvernement combattrait l'extradition de M. Assange vers les États-Unis s'il y risquait la peine de mort.