Un soutien de Bradley Manning, jeune soldat américain accusé d'avoir fourni des dizaines de milliers de documents américains à WikiLeaks, a refusé de témoigner mercredi lors d'une convocation devant la chambre d'accusation qui tente d'inculper Julian Assange.

L'audience de mercredi devant un «grand jury fédéral» américain, qui fonctionne comme une chambre d'accusation et agit dans le plus grand secret, avait été ébruitée la veille par le comité de soutien de Bradley Manning, dont un des membres était convoqué.

David House, un ami du jeune soldat Manning, seul aux États-Unis à être poursuivis en justice pour les fuites orchestrées par le site WikiLeaks, a assuré à sa sortie avoir invoqué ses droits constitutionnels à «garder le silence», selon le comité de soutien dans un communiqué.

«Le procès-spectacle actuellement en cours risque de créer un précédent dangereux de mise sous contrôle des médias», a estimé M. House dans un discours lu à sa sortie du tribunal fédéral, dans la banlieue de Washington, selon la même source.

«L'administration essaie de démanteler le groupe médiatique WikiLeaks et d'inculper son fondateur Julian Assange», a-t-il poursuivi. Et au delà, a-t-il ajouté, «il élargit ses proies pour inclure des professeurs, des étudiants et des journalistes» des environs de Boston qui ont tous été convoqués devant le grand jury.

Il a en outre regretté que son ordinateur portable ait été saisi.

Le comité de soutien de Bradley Manning réclame l'arrêt des poursuites contre lui et sa libération. Le jeune prisonnier, 23 ans, ancien analyste de renseignement en Irak, risque la prison à vie s'il est reconnu coupable.

La réunion du grand jury ne signifie pas forcément que Julian Assange, 39 ans, puisse faire l'objet d'une inculpation imminente mais plutôt que l'administration Obama, qui avait promis de tout faire pour le traîner devant les tribunaux, poursuit toujours cet objectif.

L'enquête pénale contre Julian Assange a été ouverte en juillet 2010.