Le soldat Bradley Manning, soupçonné d'avoir transmis à WikiLeaks des informations confidentielles, a changé de prison hier, mais son transfèrement n'a rien à voir avec les critiques internationales sur ses conditions de détention, selon les autorités militaires américaines.

«À ce stade de l'affaire, nous avons décidé que le nouvel établissement correctionnel de Fort Leavenworth, au Kansas, était plus approprié pour la détention du soldat Manning», a déclaré le conseiller juridique du Pentagone, Jeh Johnson, lors d'une conférence de presse.

Depuis juillet 2010, l'ancien analyste de renseignement était détenu 23 heures sur 24 dans une cellule d'isolement de la prison militaire de Quantico, en Virginie, où il n'avait droit à aucun oreiller, drap ou effet personnel. Son avocat considère que les responsables militaires ont abusé de leur autorité en le classant comme détenu à risque.

Au début du mois, le rapporteur de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, a de son côté déploré de ne pas avoir eu accès sans surveillance au soldat de 23 ans. Le jeune homme est accusé d'avoir fourni à WikiLeaks des documents secrets américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan ainsi que des centaines de milliers de câbles diplomatiques du département d'État américain. Il pourrait finir ses jours à l'ombre, les procureurs ayant renoncé à réclamer la peine de mort contre lui.