En 2008, alors que WikiLeaks commençait à prendre son envol, Daniel Domscheit-Berg a séjourné à Moscou et été témoin de la corruption galopante. « Il est vraiment dommage qu'on n'ait publié aucun document sur ce pays, pendant toutes ces années, écrit-il. Peu de fichiers nous parvenaient de Russie. Et, en plus, on ne comprenait pas le russe. «

Ni le russe, ni le coréen, ni aucune autre langue que l'anglais et l'allemand, d'ailleurs. La portée de WikiLeaks se heurtait à la barrière de la langue.

Ce sera différent avec OpenLeaks, promet Daniel Domscheit-Berg. Le site, lancé en septembre dernier, se présente comme une boîte aux lettres qui met en contact informateurs et diffuseurs (groupes de pression, médias...), en protégeant l'identité de l'informateur. « Par exemple, illustre Daniel Domscheit-Berg, un informateur détient des documents sur une catastrophe écologique et aimerait les transmettre à Greenpeace. Il nous remet les documents, et nous les transmettons à Greenpeace, qui ne saura jamais d'où viennent les informations. «

Les dirigeants se déchargent ainsi d'une des tâches les plus fastidieuses et délicates de l'opération, soit la vérification de l'authenticité des documents (le diffuseur doit s'en charger lui-même). OpenLeaks vise aussi à partager son savoir-faire pour qu'émergent, un peu partout sur la planète, des sites du genre pour recevoir les documents en plusieurs langues.

Le Québec hébergera d'ailleurs un site semblable à partir du 9 mars, s'il faut en croire les informations diffusées par QuébecLeaks, dont les administrateurs sont encore inconnus. Pour eux et les autres qui comptent se lancer dans l'aventure, Daniel Domscheit-Berg n'a qu'un seul conseil : une étape à la fois. « Il faut éviter de faire du mal à des gens simplement en allant trop vite. «