Les États-Unis ne se faisaient guère d'illusions en 2009 sur le processus de paix israélo-palestinien, selon des télégrammes diplomatiques américains obtenus par le site WikiLeaks et révélés lundi par le quotidien français Le Monde.

En novembre 2009, une note diplomatique américaine constatait : «Le fossé est trop large entre le maximum que peut proposer un Premier ministre israélien et le minimum que peut accepter un leader palestinien».

Les États-Unis s'interrogeaient aussi sur la volonté réelle d'Israël de parvenir à un accord: «Il n'est pas clair pour nous jusqu'où (le Premier ministre Benyamin) Netanyahou est prêt à aller».

«Il est intéressé par des gestes pour renforcer Abou Mazen (le président palestinien Mahmoud Abbas, ndlr) mais il n'acceptera pas le gel total des constructions israéliennes en Cisjordanie qu'Abou Mazen considère comme une condition nécessaire pour s'engager», prévenait la même note.

Au sujet des colonies, en juin 2009, la diplomatie française avait fait savoir aux Américains que le ministre israélien de la Défense Ehud Barak se prévalait auprès d'elle d'un «accord secret» avec Washington permettant la «croissance naturelle» des colonies en Cisjordanie.

Des négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens, relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de blocage, ont été suspendues fin septembre en raison du refus israélien de prolonger un gel de la colonisation.

Selon un autre télégramme diplomatique secret daté de mars 2009, les renseignements israéliens partageaient l'estimation américaine selon laquelle l'Irak possédait des armes de destruction massive, prétexte avancé pour justifier l'invasion américaine de mars 2003.

À l'époque, nous pensions que le régime irakien disposait de lanceurs «résiduels» et de missiles sol-sol capables de porter des bombes chimiques et biologiques, expliquait en substance le colonel Itai Brun, un responsable des renseignements militaires israéliens, résumé par Le Monde.

Interrogé sur un éventuel approvisionnement clandestin en uranium de l'Irak à l'époque, le colonel Brun affirmait que les autorités israéliennes ne s'étaient même pas penchées sur le sujet car elles étaient convaincues de l'inexistence d'un programme nucléaire significatif.