Les services de renseignements canadiens ont organisé deux rencontres secrètes, l'été dernier, afin d'évaluer les dommages causés par la publication de milliers de documents concernant la guerre en Afghanistan.

L'effort concerté, qui consistait à analyser les quelque 91 000 documents confidentiels de l'armée américaine divulgués par WikiLeaks, illustre à quel point le gouvernement Harper a pris aux sérieux ces fuites sans précédent.

Selon des documents nouvellement déclassifiés, le Groupe de travail sur l'Afghanistan du Bureau du Conseil privé a organisé une rencontre le 29 juillet afin de «d'étudier et d'évaluer les conséquences de la fuite de ces documents» sur les programmes gouvernementaux du Canada concernant l'Afghanistan.

Des représentants du Bureau du Conseil privé, des ministères des Affaires étrangères, de la Défense nationale et de la Sécurité publique ainsi que du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) se sont réunis dans une salle de conférence d'Ottawa afin d'échanger leur point de vue sur la publication de ces documents.

La Presse Canadienne a obtenu les minutes de ces rencontres émanant du SCRS grâce à la Loi sur l'accès à l'information. À l'origine, ces textes étaient confidentiels.

Ces documents font surface alors que plusieurs câbles diplomatiques des États-Unis déferlent dans les médias après avoir été rendus publics par WikiLeaks. Dans plusieurs d'entre eux, le regard que portent les Canadiens sur la guerre afghane y est évoqué.