Pendant que les révélations de WikiLeaks continuent d'être diffusées, la guérilla informatique entre partisans et adversaires de l'organisme fondé par Julian Assange s'intensifie. Après MasterCard, PayPal et la poste suisse, Visa a été visée par les pirates du groupe Anonymous parce qu'elle a cessé de faire affaire avec WikiLeaks.

L'informaticien australien a été transféré en isolement «pour sa protection» dans la prison londonienne où il est détenu pendant la durée de son audition concernant la demande d'extradition présentée par la Suède, une décision dénoncée par l'avocat de M. Assange. La justice suédoise veut interroger ce dernier à propos d'allégations de viol déposées par deux femmes rencontrées par M. Assange en août dernier. La vie de M. Assange et des deux femmes est passée à la loupe par les médias, tout comme celle du soldat américain qui serait la source des documents secrets dévoilés par WikiLeaks cette année.

Dans les nouveaux câbles diplomatiques dévoilés hier, on a appris que les États-Unis soupçonnent fortement la Birmanie d'avoir un programme militaire nucléaire. Cette révélation a fait les manchettes en Australie, pays d'origine de M. Assange qui serait directement affecté par des tensions en Asie du Sud-Est. L'emprisonnement de M. Assange crée une crise politique dans les rangs du Parti travailliste australien, au pouvoir, la gauche du parti estimant que la première ministre Julia Gillard devrait aider davantage M. Assange.

Le quotidien The Australian a interrogé plusieurs amis d'enfance de M. Assange, décrivant la vie de nomade de sa mère, qui aurait déménagé 37 fois durant les 14 premières années de la vie de son enfant et qui lui aurait enseigné à se méfier de l'autorité, refusant de l'envoyer à l'école. The Australian a aussi rapporté que Bradley Manning, le soldat américain qui serait la source de M. Assange, s'est vu retirer son arme par ses supérieurs plus tôt cette année à cause d'une instabilité mentale liée à sa rupture d'avec son conjoint, un drag-queen new-yorkais.

L'avocat londonien de M. Assange a réaffirmé que les accusations contre lui font partie d'un complot politique et a relayé en conférence de presse les allégations de médias britanniques à l'effet que les autorités suédoises et américaines se soient entendues pour utiliser ces accusations pour livrer M. Assange à la justice américaine. La Grande-Bretagne n'a pas de traité d'extradition avec les États-Unis, mais la Suède oui.