La Chine espère que les fuites de câbles diplomatiques sur le site WikiLeaks n'affecteront pas ses relations avec les États-Unis, a déclaré mardi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Nous espérons que (l'affaire WikiLeaks) n'affectera pas les relations avec les États-Unis», a déclaré le porte-parole, Mme Jiang Yu, qui n'a fourni aucune précision au cours d'un point de presse.

«Il n'est pas nécessaire de commenter des contenus absurdes», a-t-elle seulement ajouté.

Des diplomates américains en poste à Pékin ont notamment mis en cause de très hauts responsables chinois dans les cyberattaques visant Google, dans des câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks et mis en ligne samedi sur le site du New York Times.

«Un contact bien placé affirme que le gouvernement chinois a coordonné les récentes intrusions dans les systèmes de Google», explique l'une de ces notes diplomatiques, selon laquelle les opérations étaient dirigées à partir du Bureau politique du Parti communiste chinois.

Dans un autre télégramme, les Américains se disent déçus des efforts de la Chine en matière de non-prolifération, l'accusant de ne pas être intervenue pour arrêter le transfert d'éléments de missiles nord-coréens à l'Iran qui auraient transité par l'aéroport de Pékin.

Ce télégramme datant de 2007 ajoute que ces livraisons contreviennent aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Iran et sur la Corée du Nord, ainsi qu'aux règles que la Chine s'est elle-même fixées en matière de contrôle des exportations sensibles.

Un autre câble indique que le vice-Premier ministre Li Keqiang -probable futur chef du gouvernement chinois- a admis en 2007 qu'une partie des statistiques économiques chinoises étaient «artisanales et par conséquent peu fiables».

D'autres câbles diplomatiques laissent entendre que la Chine a perdu son influence sur la Corée du Nord, un pays qui l'irriterait de plus en plus et n'aurait plus pour elle une importance stratégique.

Jeudi dernier, la Chine avait qualifié d'«absurde», sans autres commentaires, le contenu du site WikiLeaks, qui a rendu publics 250.000 télégrammes diplomatiques américains confidentiels, certains impliquant Pékin.

Deux jours auparavant, elle avait simplement appelé Washington à «gérer correctement le dossier».

Les quelque 420 millions d'internautes chinois n'ont plus accès au site de WikiLeaks.