Le policier Darren Wilson, qui a abattu le jeune Noir Michael Brown à Ferguson, au Missouri, n'a pas reçu de prime de départ lorsqu'il a remis sa démission en fin de semaine, a indiqué le maire de la localité, dimanche.

M. Wilson et la petite banlieue de Saint-Louis ont rompu leurs liens, a précisé James Knowles lors d'un point de presse au lendemain de la démission du policier, qui est entrée en vigueur immédiatement. Il ne recevra donc plus de salaire ni d'avantages sociaux de la part du service de police de la ville.

Le maire a d'ailleurs assuré que lui-même ne démissionnerait pas, même si la gestion de la crise par son administration a été maintes fois critiquée.

Darren Wilson, un policier blanc âgé de 28 ans, a tué Michael Brown, 18 ans, qui n'était pas armé, le 9 août. Un grand jury a statué il y a près d'une semaine que des accusations ne pouvaient pas être portées contre M. Wilson, provoquant des manifestations parfois violentes dans plusieurs villes des États-Unis.

Dans sa lettre de démission, le policier a expliqué que sa présence risquait de mettre en danger les résidents et les autres policiers de Ferguson. Son avocat a dit à l'Associated Press qu'il avait décidé de quitter son poste lorsqu'on l'avait informé de menaces à l'égard de ses collègues.

M. Wilson, qui travaillait depuis moins de trois ans pour la police de Ferguson, envisageait de partir depuis quelque temps, jugeant qu'il serait impossible pour lui de poursuivre son travail à cet endroit.

Un des avocats de la famille Brown estime que la démission du policier n'a rien de surprenant.

«Nous ne croyions pas qu'il serait capable de travailler efficacement pour la communauté de Ferguson ou pour le service de police de Ferguson en raison des circonstances tragiques qui ont mené à la mort de Michael Brown», a indiqué Benjamin Crump.

Me Crump a ajouté que les parents de Michael Brown réfléchissaient toujours à la possibilité de poursuivre le policier au civil.

Les manifestations ont continué à Ferguson dimanche, mais leur intensité a nettement diminué depuis une semaine.

Le département américain de la Justice continue par ailleurs de mener une enquête en matière de droits civils et une autre, distincte, sur les pratiques de la police.

Discussions à la Maison-Blanche

Lundi, le président Barack Obama abordera la situation à Ferguson avec les membres de son cabinet, des militants pour les droits civils et des responsables des services de police, notamment.

Les discussions porteront sur les programmes du gouvernement fédéral qui fournissent aux forces de l'ordre de l'équipement de type militaire, a rapporté la Maison-Blanche.

M. Obama rencontrera aussi des jeunes militants des droits civils pour qu'ils l'entretiennent sur les difficultés survenant lorsqu'il y a «un manque de confiance entre les forces de l'ordre et les communautés de couleur». Il parlera aussi aux policiers afin de trouver des solutions pour renforcer les liens dans les quartiers.