Le président américain Barack Obama a fermement condamné mardi les violences qui ont eu lieu à Ferguson, au Missouri, après la décision d'un jury populaire de ne pas poursuivre un policier blanc responsable de la mort d'un jeune Noir.

«Brûler des bâtiments, mettre le feu à des voitures, détruire des biens, mettre des gens en danger: il n'y a aucune excuse à cela, ce sont des actes criminels», a-t-il déclaré lors d'un discours à Chicago. «Je n'ai aucune sympathie pour ceux qui détruisent leurs propres communautés», a-t-il ajouté.

«Il existe des moyens constructifs d'exprimer ses frustrations», a poursuivi le président américain, reconnaissant qu'il régnait, au sein de nombreuses communautés, le sentiment tenace que «les lois ne sont pas toujours appliquées de la même manière et de façon équitable».

«Je n'ai jamais vu une loi sur les droits civiques, sur la santé ou sur l'immigration devenir réalité parce qu'une voiture avait été brûlée», a-t-il souligné. «Cela est arrivé parce que les gens ont voté, se sont mobilisés, se sont organisés, ont cherché les meilleures réponses politiques pour résoudre les problèmes».

La décision annoncée lundi soir de ne pas poursuivre le policier Darren Wilson, qui a tué le 9 août dernier Michael Brown, un Noir qui ne portait pas d'arme, a enflammé les rues de cette banlieue de Saint Louis, où de nombreux commerces autour du poste de police ont été pillés et incendiés.

La tension était palpable mardi soir dans la ville quadrillée par trois fois plus de militaires que la veille. Le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, a annoncé le déploiement de quelque 2200 membres de la Garde nationale devant les maisons, les commerces et une centaine de lieux clés.