La famine qui touche des zones situées dans le sud de la Somalie va probablement continuer de s'étendre malgré l'aide internationale massive, ont averti les Nations unies à Nairobi.

«La situation en Somalie se détériore», a averti vendredi soir dans un communiqué le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

Selon ce communiqué, le centre d'analyse pour la sécurité alimentaire (FSNAU) a averti que toutes les régions du sud pourraient être concernées par la famine.

Deux nouvelles régions somaliennes, le Moyen Juba et le Bas Juba, devraient rejoindre celles déjà déclarées en situation de famine comme le Bas Shabelle et le sud de Bakol.

Les 400 000 déplacés des camps d'Afgoye, au nord de Mogadiscio, ceux installés dans la capitale somalienne elle-même, et enfin les districts de Balaad et d'Adale dans la région du Moyen Shabelle ont également été signalés en situation de famine.

L'état de famine répond à une définition stricte des Nations unies: au moins 20% des foyers confrontés à une grave pénurie alimentaire, 30% de la population en état de grave malnutrition, et un taux de mortalité quotidien de 2 sur 10 000 personnes.

Environ 12,4 millions de personnes vivant dans la Corne de l'Afrique sont touchées par la pire sécheresse depuis des dizaines d'années et ont besoin d'aide humanitaire, selon l'ONU.

La rebellion Shebab, proche d'Al-Qaïda, qui continue de s'opposer au gouvernement de transition somalien et tient la plus grande partie du pays, rend difficile la distribution d'aide notamment dans le sud.

Selon OCHA, le Programme alimentairte mondial (PAM) n'a qu'un accès partiel aux régions du centre et n'en a presque aucun dans le sud. D'autres organisations humanitaires, dont Médecins sans frontière, rencontrent les mêmes difficultés.

«Il est encore extrèmement difficile d'aller au delà des postes humanitaires de MSF afin d'atteindre les plus vulnérables», affirme un communiqué de l'organisation.

«Malgré des efforts répétés et des négociations, nous n'avons pas encore été autorisés à ouvrir de nouveaux projets et à developper de nouvelles activités dans le sud de la Somalie», précise MSF.

MSF qui travaille depuis 20 ans malgré la guerre civile relève également que les problèmes de sécurité à Mogadiscio limitent également ses efforts. «La situation est très volatile et l'accès à certains quartiers est entravé par des explosions de violences sporadiques», précise MSF.

Un cameraman malaisien a été tué vendredi et un autre journaliste a été blessé lors d'un échange de tirs entre les forces de pacification africaines et d'autres tireurs.