Les États-Unis ne poursuivront pas les organisations humanitaires travaillant avec les insurgés islamistes shebab somaliens pour distribuer de la nourriture, une mesure destinée à lutter contre la famine dans la région, ont indiqué mardi des responsables américains.

Les États-Unis ont imposé en 2008 des sanctions contre les shebab interdisant de fournir toute forme de soutien aux insurgés, ce qui a suscité la crainte de certaines organisations humanitaires d'être poursuivies si elles travaillent avec les milices.

«Face à cette crise et aux besoins humanitaires exceptionnels, nous avons adopté de nouvelles procédures qui autorisent plus de souplesse», les sanctions contre les shebab, un groupe lié à Al-Qaïda, restant toutefois maintenues, a dit un responsable américain sous couvert de l'anonymat.

«Notre objectif numéro un est de sauver des vies. Le temps n'est pas de notre côté», a-t-il ajouté, alors que selon l'ONU, des dizaines de milliers de personnes sont mortes ces dernières semaines, victimes de la sécheresse qui frappe toute la région, la pire depuis 60 ans.

«Nous faisons en sorte de rassurer les organisations et travailleurs humanitaires de bonne foi qui distribuent de la nourriture aux personnes dans le besoin en leur disant qu'ils ne risquent pas d'être poursuivis», a dit un autre responsable américain.

La situation est particulièrement critique en Somalie en raison de la difficulté, voire de l'impossibilité d'accès aux zones contrôlées par les shebab, qui ont interdit depuis 2009 l'accès de leur territoire aux agences humanitaires de l'ONU et à nombre d'ONG internationales.

«Nous essayons de trouver tous les moyens possibles pour pouvoir fournir de l'aide», a dit un des responsables américains. «Il y a des endroits dans le sud de la Somalie où nous avons pu distribuer de l'aide aux personnes dans le besoin même si ces personnes se trouvaient dans un territoire contrôlé par les shebab», a-t-il poursuivi.