Quarante-quatre responsables politiques du parti indépendantiste basque interdit Batasuna et de deux autres mouvements proches seront jugés pour leurs liens présumés avec l'organisation basque armée ETA, a annoncé lundi la justice espagnole.

Le juge d'instruction madrilène Baltasar Garzon a décidé de renvoyer devant un tribunal pour appartenance présumée à une organisation terroriste, les membres de la direction de Batasuna dont trois Français, Xabi Larralde, Jean-Claude Aguerre et Aurore Martin.

Il en va de même pour trois dirigeants de premier plan de ce mouvement interdit depuis 2003 en Espagne en raison de sa proximité avec ETA: Joseba Permarch, Pernando Barrena et Juan José Petrikorena.

Le juge Garzon reprend dans son acte de renvoi dont l'AFP a eu connaissance, l'idée selon laquelle Batasuna fait partie du même ensemble qu'ETA. Il avait déjà utilisé cet argument le 1er avril 2008 pour renvoyer devant les juges les principaux dirigeants de Batasuna dont son leader Arnaldo Otegi.

Le magistrat estime parallèlement dans cette nouvelle instruction contre l'entourage de l'ETA que deux autres partis indépendantistes, le Parti communiste des terres basques (PCTV) et Action nationaliste basque (ANV), ont été «instrumentalisés par les membres de la direction de Batasuna pour perpétuer une action délictueuse conçue par ETA».

L'acte de renvoi vise plusieurs élus de ces partis dont la maire ANV de Mondragon, Inocencia Galparsoro.

Le PCTV et ANV, considérés comme des satellites de Batasuna, lui-même considéré comme le bras politique d'ETA, ont été interdits par la justice espagnole en 2008.

ETA, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne est tenu pour responsable de la mort de 825 personnes en 40 années de violences pour l'indépendance du Pays Basque.

L'organisation a repris sa campagne d'attentats mi-2007 après une trêve de 15 mois et l'échec de négociations avec le gouvernement espagnol.

Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a depuis adopté une ligne d'extrême fermeté envers la mouvance indépendantiste basque, excluant toute nouvelle discussion avec ETA.