La facture des émeutes qui ont secoué Londres et d'autres villes anglaises depuis le week-end dernier dépassera largement le seuil des 200 millions de livres (321 millions $CAN), selon des chiffres encore provisoires jeudi des assureurs et de groupements professionnels.

D'après une projection citée devant le Parlement par le Premier ministre David Cameron, l'Association des assureurs britanniques (ABI) a chiffré le coût pour le secteur à «plus de 200 millions de livres», après avoir doublé sa précédente estimation.

M. Cameron a annoncé dans la foulée la mise en place d'un fonds d'urgence de 20 millions de livres pour aider les commerces affectés par les violences à reprendre rapidement leur activité, et des «mesures pour reporter le paiement d'impôts».

Il a aussi débloqué une aide de 10 millions de livres (16 millions $CAN) pour contribuer aux opérations de «nettoyage et de sécurisation» dans les municipalités touchées.

Dans un communiqué, l'ABI a souligné que l'évaluation des dommages restait très provisoire, compliquée par les difficultés rencontrées pour accéder à l'intérieur des bâtiments saccagés.

De son côté, le Centre de recherche pour le commerce de détail (CRR) a estimé à au moins 80 millions de livres le manque à gagner pour les commerçants ayant dû fermer leurs magasins en raison des émeutes, qui se sont poursuivies pendant quatre nuits consécutives.

Les opérations de nettoyage et les réparations des magasins étaient chiffrés mercredi à plus de 60 millions de livres - qui devraient être au moins partiellement couvertes par les assurances.

Ni la police ni l'ABI n'ont encore fourni d'estimation globale sur le nombre de maisons, de magasins ou de voitures détruits durant les violences.

L'Association des banques britanniques a diffusé une série de numéros spéciaux à la disposition des commerçants en difficulté, tout en soulignant que «de nombreuses succursales ont été elles-mêmes touchées par les violences».

Citant une étude du cabinet spécialisé Kelkoo, le CCR s'inquiète par ailleurs de l'impact sur le tourisme des images des violences qui ont fait le tour du monde, à un an des jeux Olympiques de Londres.

«Si seulement 1% des touristes attendus choisissent une autre destination, l'économie britannique perdra 520 millions de livres - 835 millions $CAN - dans les 12 prochains mois, soit environ les revenus générés par le mariage princier» fin avril du prince William et Kate Middleton, a indiqué Kelkoo.

La nuit de mercredi à jeudi a été calme en Grande-Bretagne pour la première fois depuis samedi soir, un déploiement policier massif et la pluie dans plusieurs villes ayant apparemment dissuadé les émeutiers de descendre dans les rues pour une cinquième nuit de suite.