La Commission des sondages française n'aura finalement pas réussi, malgré ses efforts, à décourager les médias étrangers de diffuser avant l'heure légale de 20h les résultats du premier tour du scrutin présidentiel.

Dès le début de l'après-midi, certains sites belges et suisses ont commencé à rendre disponibles en ligne les scores obtenus par les candidats dans les départements d'outre-mer. Ils ont aussi diffusé vers 16h des projections, finalement assez justes, plaçant François Hollande en tête devant le président sortant, Nicolas Sarkozy, par une marge de deux points de pourcentage.

Les médias français, menacés par des amendes pouvant atteindre 75 000 euros en cas de diffusion précipitée de sondages ou d'estimations, ont par contre respecté la loi dans l'ensemble - ce qui n'a pas empêché certains d'entre eux de faire référence, dans leur couverture en continu, à des messages en ligne qui évoquaient des projections avant l'heure.

Ici «radiolondres»

Les internautes s'en donnaient parallèlement à coeur joie tout au long de l'après-midi en relayant les résultats à l'aide de mots de code censés contourner la loi. Plusieurs étaient accessibles au mot-clé «radiolondres», en référence aux expressions alambiquées utilisées à la radio lors de la Seconde Guerre mondiale pour transmettre des messages aux résistants en France.

L'un des usagers de Twitter a donné le décompte du nombre de roses (référence au Parti socialiste) et de Rolex (montre à laquelle est associé le président par ses détracteurs) que l'on peut mettre dans une pirogue pour évoquer le résultat du vote en Nouvelle-Calédonie.

D'autres relevaient que le Flamby était populaire en Guadeloupe, une référence au fait que François Hollande a déjà été affublé du nom de ce dessert.

Un porte-parole de la Commission des sondages a indiqué en soirée que l'organisation avait recensé des «faits délictueux» susceptibles de mener à des poursuites contre des particuliers et des entreprises de presse.