La semaine de campagne électorale en France sera décisive pour la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen qui dira d'ici à vendredi si elle a réuni les 500 parrainages d'élus nécessaires pour se présenter à la présidentielle.

La présidente du Front National (FN), qui veut bousculer le jeu politique entre gauche et droite, est créditée de 17% d'intentions de vote dans les derniers sondages, en troisième position, derrière le socialiste François Hollande (29%) et le président sortant Nicolas Sarkozy (27%).

Un meilleur score que les autres candidats «anti-système», dont le centriste François Bayrou (11 à 12%) et le ténor de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (9 à 10%).

Mais elle a indiqué dimanche qu'il lui manquait encore une quinzaine de signatures pour parvenir aux 500 parrainages d'ici le 16 mars, date butoir pour déposer les dossiers auprès du Conseil constitutionnel.

«Rien ne me permet aujourd'hui d'être rassurée», a-t-elle affirmé.

Marine Le Pen paie auprès des 38 000 élus -parlementaires, maires, conseillers départementaux, etc.- susceptibles de la parrainer le faible ancrage municipal de son parti et sa réputation sulfureuse, héritée de son père Jean-Marie.

Celui-ci a été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux, notamment pour incitation à la discrimination raciale ou complicité de contestation de crime contre l'humanité. Il avait toujours pu rassembler les parrainages nécessaires pour se présenter, mais souvent à la dernière minute.

Sa fille accuse cette fois-ci le camp présidentiel de faire pression sur les élus locaux pour lui refuser leur soutien et l'exclure de la compétition, au moment où Nicolas Sarkozy s'emploie à siphonner ses voix par une campagne très à droite sur le thème de l'immigration.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, très proche de M. Sarkozy, a cependant jugé la semaine dernière «qu'il serait anormal pour notre jeu démocratique» que la candidate du FN ne puisse pas se présenter.

De la même manière, Nicolas Sarkozy avait estimé début février, qu'«un courant politique qui réunit plusieurs millions de citoyens à chaque élection doit pouvoir être représenté» à ce scrutin.

Mme Le Pen a déposé un recours contre l'obligation de publicité des signatures de parrainage, qui a été rejeté par le Conseil constitutionnel.

Ce système des parrainages est aujourd'hui de plus en plus contesté, car s'il risque d'exclure un courant important de l'électorat comme celui représenté par Mme Le Pen, il laisse en revanche passer des candidatures fantaisistes ou fort peu représentatives.

Les principaux candidats ont annoncé qu'ils le réformeraient s'ils étaient élus.