Le président français Nicolas Sarkozy a assuré jeudi, pour la première fois publiquement depuis le début de la campagne, qu'il arrêterait définitivement la politique en cas de défaite à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai prochains.

«Je vous le dis: oui», a déclaré le président-candidat en réponse à la question de savoir s'il arrêterait la politique en cas de défaite lors d'une émission radiotélévisée sur RMC et i-télé. «Je ne me mets pas dans cette perspective mais (...) je ferai autre chose» si cela arrive, a dit Nicolas Sarkozy. «Mais quoi, je ne sais pas», a-t-il ajouté.

Depuis des mois Nicolas Sarkozy est donné battu avec un écart de plus de 10 points par son adversaire socialiste François Hollande qui selon la dernière enquête Harris Interactive rendue publique mercredi gagnerait au second tour avec 56% des voix.

Lors d'une longue émission télévisée mardi, Nicolas Sarkozy s'était presque énervé quand un journaliste lui avait demandé si malgré les mauvais sondages il y croyait «encore».

Avocat de formation, il avait déjà confié en janvier qu'il mettrait un terme à sa carrière politique en cas d'échec dans sa course à un deuxième mandat, lors d'un entretien à bâtons rompus accordé à des journalistes lors d'un déplacement en Guyane.

Le président, qui a renoué ces derniers jours avec les discours durs sur l'immigration qui avaient contribué à le faire élire en 2007, a par ailleurs tenté de mettre un point final à une polémique sur la viande halal lancée par son premier ministre François Fillon et son ministre de l'Intérieur Claude Guéant, tout en estimant qu'il y avait un risque de repli communautaire en France.

Claude Guéant avait affirmé que le droit de vote des étrangers non-ressortissants de l'UE aux élections locales, que les socialistes veulent accorder, pourrait faciliter l'arrivée de viande halal dans les cantines scolaires.

Nicolas Sarkozy a jugé ce lien «excessif». «Mais ne pas parler d'un risque, c'est excessif aussi», a ajouté le chef de l'État évoquant «des tentations de repli communautariste» en France.

Il a cité à titre d'exemple «ceux qui voudraient une piscine avec des heures séparées pour les femmes et pour les hommes». «Ne faisons pas de systématisme, mais ne faisons pas d'angélisme», a-t-il dit, «je me situe exactement entre les deux (...) il y a un risque communautaire, je m'oppose à ce risque communautaire».

Mardi, il avait notamment estimé qu'il y avait «trop d'étrangers» en France et promis de diviser par deux le nombre d'immigrés accueillis chaque année dans le pays s'il était élu.

Nicolas Sarkozy qui distille au fur et à mesure des réunions et des interviews les mesures qu'il voudrait prendre lors d'un prochain mandat a indiqué jeudi qu'il annoncerait «dans les semaines qui viennent» un deuxième plan pour l'Agence nationale de rénovation urbaine consacré aux quartiers «les plus prioritaires» et qui nécessitent encore une rénovation, en clair les cités sensibles.

Il a aussi répété qu'il proposerait une diminution de 10 à 15% du nombre des parlementaires.