Le candidat du pouvoir à la présidence haïtienne, Jude Célestin, écarté du second tour par le Conseil électoral provisoire (CEP), a estimé vendredi que la victoire lui avait été «volée», tout en félicitant les deux candidats en lice.

«On nous a volé la victoire», a dénoncé celui qui était soutenu par le président sortant René Préval, mais qui a été écarté jeudi du second tour après deux mois de crise politique, le CEP ayant finalement décidé d'inverser les résultats provisoires entachés de fraudes.

M. Célestin a jugé, dans une déclaration écrite, que les résultats annoncés par le CEP constituaient une «prime à la violence».

Il a adressé cependant ses «félicitations aux vainqueurs».

Le second tour opposera le 20 mars une ancienne Première dame, Mirlande Manigat, au chanteur populaire Michel Martelly alias Sweet Micky, qui était arrivé en troisième position selon les résultats provisoires du scrutin du 28 novembre annoncés en décembre.

Jude Célestin a aussi félicité ses partisans pour ne pas avoir manifesté dans les rues à l'annonce des résultats définitifs du premier tour.

«Je vous remercie d'avoir obéi à mes mots d'ordre de rejeter toute forme de violence, de ne pas sortir dans les rues. On vous y attendait probablement pour vous infiltrer et vous piéger», a-t-il poursuivi.

Le parti au pouvoir, Inité, «accepte les résultats», avait déclaré jeudi à l'AFP le sénateur Joseph Lambert, coordonnateur national du parti, alors qu'on redoutait des violences de la part des partisans du candidat malheureux.

Haïti était plongé dans une grave crise politique depuis la publication début décembre des résultats provisoires du premier tour. Ils avaient provoqué des violences de la part des partisans de M. Martelly qui accusaient M. Célestin de fraude.

Le CEP a finalement suivi les recommandations de l'Organisation des États américains (OEA) et écarté du scrutin M. Célestin.