Les républicains du Congrès des États-Unis ont affirmé leur nouvelle force politique jeudi, promettant de chercher à obtenir des réductions rapides des dépenses fédérales et de forcer des votes répétés sur l'abrogation de la réforme de la santé voulue par le président Barack Obama.

À la Maison-Blanche, M. Obama a affirmé que son administration était prête à faire fi des lignes de parti afin de «mettre l'accent sur l'économie et l'emploi» et de s'attaquer au gaspillage au gouvernement. Dans un geste d'ouverture envers ses adversaires politiques, le président a invité les leaders républicains et démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat à venir le rencontrer à la Maison-Blanche le 18 novembre. Les gouverneurs nouvellement élus sont quant à eux conviés deux semaines plus tard.

Lors d'un discours à la Heritage Foundation, un groupe de réflexion conservateur, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a affirmé que le seul moyen d'atteindre les principaux objectifs du parti était de «mettre à la Maison-Blanche quelqu'un qui n'opposera pas son veto» aux changements voulus par les républicains.

Le représentant John Boehner, en voie de devenir le prochain président de la Chambre, a repoussé l'idée que le premier objectif des républicains est de s'assurer que Barack Obama serait défait aux urnes en 2012.

«C'est l'affirmation du sénateur McConnell et c'est une opinion», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision ABC, ajoutant que ses propres objectifs comprenaient la réduction des dépenses fédérales et la création d'emplois.

Le président Obama a écarté toute possibilité qu'il puisse accepter l'abrogation de la réforme de la santé, et les démocrates du Sénat ont répliqué rapidement à M. McConnell.

«Ce que le sénateur McConnell affirme en réalité, c'est que les républicains veulent laisser les sociétés d'assurance refuser de couvrir les personnes ayant des affections préexistantes, les laisser facturer aux femmes des primes deux fois plus élevées que pour les hommes pour la même couverture et les laisser pousser des millions de personnes âgées hors des limites couvertes par le programme Medicare», a déclaré Jim Manley, porte-parole du leader de la majorité au Sénat, Harry Reid.

Ce déploiement de manoeuvres politiques survient deux jours après les élections de mi-mandat, qui ont fait perdre aux démocrates leur majorité à la Chambre et réduit de façon significative leur majorité au Sénat, ouvrant la voie à une ère de divisions gouvernementales pour les deux dernières années du mandat de M. Obama.

À la Chambre des représentants, M. Broehner a demandé aux membres de la base républicaine de l'appuyer en tant que président de la Chambre à la convocation du nouveau Congrès, au début du mois de janvier. Sa victoire reste une formalité compte tenu du gain de 60 membres qu'il a obtenu en tant que leader de son parti à la Chambre.

Du côté démocrate, l'actuelle présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, n'a pas encore dévoilé ses projets. Le dernier président de la Chambre dont le parti a perdu la majorité, Dennis Hastert, a démissionné quelques mois plus tard.

Mais avant que le nouveau Congrès prenne ses fonctions, les représentants et sénateurs actuels doivent se réunir dans deux semaines pour une session post-électorale.

Dans des remarques faites devant les journalistes après une réunion de son cabinet à la Maison-Blanche, le président Obama a exhorté les législateurs à éviter d'adopter une hausse de taxes qui entrerait en vigueur le 1er janvier, à ratifier un traité de réduction des armes nucléaires avec la Russie, à fournir une aide aux victimes de la récession sans emploi et à prolonger les allégements fiscaux aux entreprises.

Le Congrès doit aussi promulguer une loi de finances qui permettra au gouvernement de poursuivre ses activités, un dossier qui pourrait bien devenir une question explosive lors de la réunion post-électorale du Congrès.

Plusieurs républicains de la Chambre ont en effet fait campagne avec un programme prévoyant des réductions des dépenses gouvernementales au niveau de 2008, soit avant les mesures de stimulation économique et les autres augmentations de dépenses adoptées par les démocrates. Les républicains espèrent réduire les dépenses de 100 milliards de dollars américains, a indiqué le représentant Jerry Lewis, de la Californie.