Q: Les démocrates détiennent toujours la majorité au Sénat. Quel avantage cela leur confère-t-il?

R: Les démocrates ont perdu six sièges au Sénat, mardi soir. Ils en détiennent aujourd'hui 52. Il sera plus difficile pour eux de trouver les 60 votes nécessaires pour adopter des projets de loi auxquels s'opposent les républicains. Cela dit, les démocrates demeurent majoritaires et sont en position de force pour influer sur les débats. Hier, le président de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a dit ceci: «Nous avons tout de même une bonne majorité. Nous sommes à l'aise avec notre position. Si les républicains ne veulent pas travailler avec nous, nous ne pouvons rien faire. Mais les Américains vont le voir.»

Q: Les républicains peuvent-ils invalider les réformes de Barack Obama?

R: Ils peuvent essayer, mais leurs chances de réussite ne sont pas élevées. Les démocrates détiennent toujours la majorité au Sénat et le président peut imposer son veto. L'influence des républicains se fera plutôt sentir dans les futurs projets de loi. Hier, par exemple, le président a laissé la porte ouverte à l'extension des baisses d'impôt consenties aux familles riches, qui doivent expirer à la fin de l'année. Les républicains veulent rendre ces baisses d'impôt permanentes, alors que les démocrates s'y opposent. Les deux partis pourraient trouver une façon de trancher la poire en deux. Enfin, les républicains ont promis de mettre sur pied des commissions d'enquête sur différents dossiers, dont notamment la véracité des changements climatiques, que remet en doute l'establishment du parti. Ces mesures pourraient avoir comme effet de bloquer les initiatives de la Maison-Blanche et des démocrates.

Q: Comment a réagi Bill Clinton lorsqu'il a perdu la majorité au Congrès, en 1994?

R: Deux ans après avoir remporté la présidence avec tous les honneurs, Bill Clinton a essuyé un camouflet aux élections de mi-mandat. Dans les mois qui ont suivi, le président s'est montré humble et modeste. Il a promis de collaborer avec les républicains. Forts de leur victoire éclatante, les républicains ont décidé de faire la pluie et le beau temps au Congrès. Ils ont paralysé le gouvernement et critiqué toutes les initiatives des démocrates. Le «Contract to America» proposé par le nouveau président de la Chambre, Newt Gingrich, n'a finalement pas accouché de la révolution conservatrice promise. En 1996, Clinton a été réélu avec 9% d'avance sur son opposant, le républicain Bob Dole. Newt Gingrich et les républicains ont été accusés d'avoir refroidi l'électorat en adoptant des positions trop extrémistes après leur victoire de 1994. Aujourd'hui, les républicains semblent soucieux de ne pas répéter les erreurs du passé. Hier, plusieurs dirigeants du parti ont dit que la victoire de mardi «ne constitue pas un mandat pour les républicains».

Q: Les résultats des élections sont-ils tous connus?

R: Non. Deux courses restent à suivre: celles de l'Alaska et de l'État de Washington. En Alaska, le dépouillement des votes commencera le 10 novembre et pourrait durer plus d'une semaine. La sénatrice Lisa Murkowski se présentait comme candidate indépendante et les électeurs devaient écrire son nom sur les bulletins de vote, une procédure appelée write-in. Dans l'État de Washington, la sénatrice démocrate Patty Murray avait une avance de 1% contre le républicain Dino Rossi, soit 14 000 votes. Les électeurs de Washington sont nombreux à voter par la poste. Le dépouillement des voix pourrait durer plusieurs jours.