Les tout derniers sondages publiés lundi aux États-Unis semblaient annoncer une nette victoire républicaine aux élections législatives de mardi, au grand dam du parti démocrate du président Barack Obama qui pourrait perdre les deux chambres du Congrès.

Les dernières enquêtes confirmaient que l'opposition devrait prendre la majorité à la Chambre des représentants et pourrait même s'emparer du Sénat, dont seuls 37 sièges sur 100 sont en jeu cette année.

Les élections de mi-mandat sont traditionnellement difficiles pour le parti au pouvoir. À la Chambre des représentants, dont les 435 sièges sont à pourvoir, les républicains n'ont qu'à s'emparer de 39 sièges pour détenir la majorité. Selon les sondages, ils en rafleraient entre 45 et 70.

Au Sénat, le résultat s'annonce plus serré, comme l'a reconnu le sénateur John Cornyn, qui mène la campagne républicaine. «Je pense que nous ne reprendrons pas la majorité mais nous passerons tout près et puis nous finirons le boulot en 2012», lorsque se joueront simultanément les prochaines élections législatives et présidentielle.

Deux ans après l'élection triomphale de M. Obama à la Maison Blanche, les élections de «mi-mandat» concentrent le mécontentement d'Américains qui ne voient guère d'amélioration sur le front de l'économie et de l'emploi. Les sortants risquent d'en faire les frais.

Selon un sondage de l'institut Gallup, les républicains mènent par 55% des intentions de vote contre 40% seulement aux démocrates parmi les électeurs les plus susceptibles de se rendre aux urnes. Cet écart est le plus fort en faveur des républicains depuis 1974, selon cette enquête.

Ajustements et corrections

Barack Obama risque donc fort de se retrouver avec un Congrès aux mains de ses opposants, qui ont juré de ne faire «aucun compromis» avec la Maison Blanche. Le président de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré sans détour que l'objectif prioritaire de son parti serait de battre M. Obama à la présidentielle de 2012.

Signe de l'angoisse qui s'est emparée du parti démocrate, son président, Tim Kaine, a reconnu que M. Obama apporterait dans les prochaines semaines «quelques ajustements et corrections» à sa politique.

Parmi les duels les plus en vue, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, joue sa survie politique dans son État du Nevada (ouest), qui détient les tristes records des taux de chômage et de saisies immobilières les plus élevés du pays.

Sa rivale ultra-conservatrice Sharron Angle mène la course d'un point, selon un sondage de l'institut Public Policy Polling (PPP). Au Nevada comme ailleurs, l'issue du scrutin dépendra de la capacité des démocrates à mobiliser les catégories qui avaient donné la victoire à Barack Obama en 2008: Noirs, jeunes, femmes et Latinos.

Un autre duel très suivi se déroule dans l'Illinois (nord), où le républicain Mark Kirk devance son adversaire démocrate Alexi Giannoulias par 46% contre 42%, selon PPP, pour s'emparer de l'ancien siège de sénateur de Barack Obama. Si le républicain l'emporte, le coup serait symboliquement très dur pour le parti du président, vaincu dans son propre fief.

«Il va falloir une bonne participation» en faveur des candidats démocrates, a déclaré lundi Barack Obama à l'antenne d'une radio de Pennsylvanie (est). «Si les autres (les républicains) sont plus enthousiastes, nous pourrions avoir du mal à faire progresser ce pays», a-t-il prévenu.