À moins d'une semaine des élections américaines, Barack Obama va tenter mercredi soir dans l'émission télévisée satirique The Daily Show un appel de la dernière heure aux jeunes électeurs dont les voix seront cruciales pour le parti du président le 2 novembre.

M. Obama devient ainsi le premier président en exercice à participer à l'émission de l'animateur Jon Stewart, dont le ton décapant attire en particulier les jeunes démocrates.

Alors que le parti du président se prépare à une défaite face à des républicains qui pourraient reprendre la majorité à la Chambre des représentants, la Maison-Blanche a estimé que l'initiative du président était tout à fait sérieuse.

«Je pense que les jeunes électeurs regardent cette émission, et que c'est un bon plateau où se montrer pour pouvoir les atteindre», a dit le porte-parole de la Maison-Blanche Robert Gibbs mardi à la presse.

«Le président n'a jamais hésité à se montrer dans des endroits où les gens peuvent percevoir son message», a-t-il ajouté.

La participation de M. Obama à cette émission a été annoncée alors que les derniers sondages laissent entrevoir un coin de ciel bleu pour les démocrates, notamment en Californie où les millions de dollars déversés par les républicains n'ont pas affecté la cote des candidats de gauche.

La sénatrice démocrate sortante Barbara Boxer devance ainsi par 52 points contre 43 l'ancienne dirigeante de Hewlett-Packard Carly Fiorina, selon un sondage de l'Université de Suffolk.

Jerry Brown, candidat démocrate à la succession du gouverneur Arnold Schwarzenegger mène par 50 points contre 42 sa rivale républicaine Meg Whitman, ex-patronne d'eBay, selon le sondage.

D'autres sondages montrent des progrès pour les démocrates en Virginie occidentale, en Pennsylvanie et dans le Nevada, où les candidats démocrates au Sénat pourraient se sortir de situations difficiles et aider le parti du président à conserver la majorité.

Côté chambre, les républicains devraient facilement obtenir les 39 sièges supplémentaires qui leur manquent pour ravir la majorité aux démocrates, selon le politologue Charlie Cook, qui a prédit sur la chaîne MSNBC que les républicains reprendront entre 48 et 60 sièges.

Alors que M. Obama se lance dans une ultime opération de séduction en direction des jeunes, l'ancien président Bill Clinton a affirmé sur la chaîne ABC que cela serait «une grosse erreur de nous considérer comme vaincus».

«Je n'ai jamais vu autant d'élections aussi serrées», a dit l'ancien président à Chicago où il est allé prêter main forte au démocrate Alexi Giannoulias candidat à l'ancien siège de sénateur de Barack Obama.

Les 435 sièges de la Chambre des représentants, 37 des 100 sièges de sénateurs (deux par État), et 37 postes de gouverneur sont en lice le 2 novembre. Ces élections surviennent à mi-chemin entre la victoire de Barack Obama à la présidentielle en novembre 2008 et la prochaine élection de 2012.

Historiquement, les premières élections de mi-mandat d'un président nouvellement élu se traduisent par des pertes pour son parti au Congrès et dans les États.

Le contrôle de la Chambre des représentants donnerait aux républicains un ascendant sur le programme législatif au Congrès et leur offrirait un pouvoir d'enquête sur l'administration Obama.