Aux dernières nouvelles, Sharron Angle ne s'était pas encore rétractée. Mais les Canadiens peuvent se rassurer: leur gouvernement a rappelé à l'ordre la candidate républicaine au Sénat des États-Unis, qui a décrit récemment la frontière canado-américaine comme une passoire à terroristes.

«Il n'y a pas eu d'attaque terroriste aux États-Unis en provenance du Canada», a écrit l'ambassadeur du Canada à Washington, Gary Doer, à Mme Angle, l'une des héroïnes du Tea Party, ce mouvement de contestation populiste et conservateur. «Aucun des pirates du 11 septembre n'est entré aux États-Unis par le Canada. Nous n'avons pas une «frontière poreuse», mais plutôt l'une des frontières les plus sûres au monde», a-t-il ajouté.

Pubs sur l'immigration

Le gouvernement canadien a jugé nécessaire d'écrire à la politicienne du Nevada après que celle-ci eut laissé entendre que les terroristes entrent facilement aux États-Unis à partir du Canada. Engagée dans une chaude lutte contre le sénateur Harry Reid, elle a fait cette déclaration controversée vendredi dernier lors d'une rencontre organisée dans une école hispano-américaine. Elle défendait alors ses publicités jugées racistes sur l'immigration.

«Ce que nous savons, c'est que notre frontière nord a permis l'entrée de terroristes au pays, a-t-elle déclaré. C'est notre frontière la plus poreuse. Nous ne pouvons pas laisser des terroristes entrer aux États-Unis, ou quiconque dont on ignore les motifs.»

Sharron Angle n'est évidemment pas la première personnalité américaine à associer la frontière canado-américaine à l'entrée de terroristes aux États-Unis. La secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano l'a devancée à ce chapitre, de même que l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich et l'ancien sénateur Conrad Burns, entre autres.