Le président Barack Obama a choisi de se rendre dans l'Ouest américain pour tenter de retrouver le souffle de sa campagne de 2008 et redonner de l'allant aux jeunes électeurs qui l'ont porté à la Maison-Blanche, à l'approche des élections législatives de novembre.

Sa visite de deux jours, entamée lundi soir au Nouveau-Mexique, vise à gêner les républicains aux entournures à l'approche du scrutin de mi-mandat. Mais elle a aussi pour objectif de rallier des États tangents comme le Nouveau-Mexique, le Wisconsin, l'Iowa et la Virginie, cruciaux pour un éventuel deuxième mandat en 2012.

Avec une présidence minée par la guerre, une reprise économique mollassonne, un chômage élevé et une probable défaite cinglante pour les démocrates en novembre, l'enthousiasme et l'élan de la jeunesse américaine, qui ont fait la campagne de 2008, ne sont pratiquement plus qu'un souvenir.

Aussi le président, avec un ton frisant le reproche, a clairement fait savoir lundi que ces même jeunes électeurs devaient repartir au combat de plus belle, leur signalant que la politique n'était pas juste «un jeu», mais une rude bataille.

«Je veux faire savoir à la jeunesse du pays à quel point cette élection est importante», a dit lundi M. Obama lors d'une conférence téléphonique avec des étudiants en journalisme.

«Vous ne pouvez pas vous contenter d'être spectateurs», a insisté le président, dont le taux d'approbation a chuté sous la barre des 50%, lui faisant perdre son statut d'atout maître pour ses alliés démocrates en campagne.

M. Obama a remis le couvert dans une interview au magazine Rolling Stone publiée mardi. «L'idée que la base du parti démocrate manquerait d'enthousiasme et que les gens resteraient à ne rien faire en se lamentant est tout simplement irresponsable», a-t-il asséné. «Les gens doivent sortir de cette léthargie et retrouver le moral».

En 2008, M. Obama avait surpris experts politiques et sceptiques, en ralliant massivement le jeune électorat, traditionnellement indécis.

Ce facteur, combiné à la mobilisation des hispaniques et des Noirs, a provoqué la vague qui lui a permis de redessiner complètement le paysage électoral et de gagner des États conservateurs comme la Virginie.

Les jeunes ont aussi joué un rôle majeur dans ses réunions de campagne, composant souvent l'essentiel de son vaste auditoire.

C'est cette image symbolique qu'il va s'évertuer à recréer lors d'un rassemblement à l'Université du Wisconsin mardi pour le parti démocrate, sans doute le plus grand événement de ce type depuis 2008.

Le président a aussi prévu des rencontres plus intimes avec des familles sur l'économie, pour tenter de montrer que malgré les critiques, il n'oublie pas les difficultés de la classe moyenne.

Mais la mobilisation des jeunes est loin d'être garantie en novembre: le président ne figurant pas sur les bulletins de vote, les experts jugent peu probable qu'ils se déplacent en nombre.

Et leur absence pourrait faire la différence en cas de duel serré, offrant une victoire écrasante aux républicains.

Conscient que ses chances de faire passer des réformes ambitieuses s'amenuiseront si la Chambre des représentants voire le Sénat changent de camp, M. Obama plaide auprès de ces soutiens historiques pour qu'ils lui donnent un coup de pouce.

«Même si ce n'est pas aussi passionnant qu'une élection présidentielle, cela va faire une énorme différence en ce qui concerne notre capacité à faire ce que nous avons prévu au cours des prochaines années», a insisté le président.