L'archevêché de Saint Paul et Minneapolis au Minnesota a annoncé vendredi déposer son bilan, ce qui va lui permettre de dédommager les victimes des abus sexuels commis par le clergé, scandale qui a entaché l'église catholique américaine dans les années 2000.

Dans une lettre ouverte publiée sur le site de l'archevêché, l'archevêque John Nienstedt explique pourquoi il a décidé de se placer sous la protection de la loi sur les faillites, qui est «la solution la plus juste et la plus utile en faveur des victimes» dans son clergé.

Il s'agit du 12e diocèse américain en dix ans à avoir demandé ce type de procédure, qui gèle les avoirs, réorganise un budget et permet de payer les dettes aux créditeurs.

Une réorganisation du budget permet en effet «que les ressources limitées de l'archevêché soient distribuées équitablement parmi toutes les victimes», tout en lui permettant de «continuer sa mission», ajoute le prélat.

«Il ne s'agit pas d'échapper à nos responsabilités envers les victimes, il ne s'agit pas d'une tentative de les faire taire ni de les empêcher d'aller en justice», écrit-il, «au contraire, nous voulons les dédommager de leurs souffrances».

L'Église catholique américaine a dépensé des fortunes en frais d'avocats, thérapies et dommages et intérêts pour les victimes d'abus sexuels par le clergé depuis que le scandale a éclaté au début des années 2000.

Selon un rapport de la société d'audit Stonebruge Business Partners commandé chaque année par la Conférence des Évêques américains (USCCB), l'église dépense depuis 2009 autour des 110 millions de dollars par an et en a dépensé de 300 à 400 millions par an entre 2005 et 2008.

Depuis 2004, des centaines de personnes ont lancé des accusations «crédibles» d'abus sexuels s'étant souvent déroulés dans le passé, dont 365 en 2013, selon le même rapport.

L'archevêché indique compter actuellement 21 cas d'abus sexuels devant les tribunaux et pourrait faire face à une centaine d'autres.

L'archevêque John Nienstedt