L'Eglise catholique autrichienne a désigné un «représentant des victimes indépendant» pour enquêter sur les accusations d'abus sexuels commis par des prêtres, a annoncé dimanche l'archevêque de Vienne, Christoph Schoenborn à la télévision nationale.

Une femme, Waltraud Klasnic, ancien gouverneur de région, a été chargée de cette mission. Elle prendra ses fonctions sans tarder et nommera une équipe d'enquêteurs, a indiqué le cardinal Schoenborn.

«Nous voulons retirer ces enquêtes à l'Eglise et les confier à un représentant des victimes indépendant», a-t-il déclaré. «En premier lieu, nous voulons garantir l'indépendance» (des enquêteurs), a-t-il souligné.

Waltraud Klasnic travaillera parallèlement aux bureaux de médiation de l'Eglise et sa mission sera financée par l'Eglise mais aucun membre du clergé ne fera partie de son équipe.

«Nous donnerons à cette équipe les moyens de porter un regard réellement indépendant sur l'action de l'Eglise dans ces affaires d'abus sexuels» a insisté l'archevêque de Vienne.

Waltraud Klasnic et son équipe détermineront, entre autres, quels dommages devront être versés aux victimes, a précisé le cardinal.

Après l'Irlande et l'Allemagne, l'Autriche a assisté ce mois-ci à une avalanche d'accusations de viols attribués à des membres de son clergé.

La plupart des cas remontent aux années 70 et 80 mais leurs auteurs n'ont jamais été jugés et souvent ils ont été simplement mutés dans d'autres diocèses lorsqu'ils faisaient l'objet de plaintes.

«L'Eglise peut et doit apprendre à être plus transparente», a déclaré le cardinal Schoenborn. «Toutes les tentatives pour couvrir ces abus sont incompatibles avec les enseignements de l'Evangile» a-t-il ajouté.

Le cardinal a déclaré récemment que l'Eglise catholique romaine, en se penchant sur les causes de ces abus sexuels, devait examiner la question du célibat des prêtres.

Dans un article publié dimanche dans le quotidien autrichien Die Presse, le cardinal italien Carlo Maria Martini a également estimé que «l'obligation de célibat pour les prêtres (devait) être repensée».