Le fait que le pape Benoit XVI reconnaisse la présence d'un problème de pédophilie à l'intérieur de l'Eglise, samedi, n'a aucunement réconforté Robert Cornellier, directeur du Comité des enfants abusés au Collège Notre-Dame, de Montréal, qui aurait souhaité des actions concrètes. Et beaucoup plus rigoureuses.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Cornellier a laissé entendre que les victimes espéraient que tous les prêtres pédophiles soient mis à la porte et dénoncés à la justice, plutôt que d'entendre le pape manifester sa sympathie envers elles «en employant une formule classique, vide de sens».

Selon M. Cornellier, les victimes attendaient également qu'il y ait réparation pour les conséquences psychologiques et les torts économiques résultant des «gestes posés par les prêtres pédophiles et religieux pédophiles».

M. Cornellier aurait également voulu que les autorités cléricales reconnaissent avoir couvert tous ces cas d'abus sexuels.

M. Cornellier a par ailleurs cosigné une lettre avec Mme France Bédard, fondatrice de l'Association des victimes de prêtres (AVP), dans laquelle, à l'aide d'une expression couramment utilisée lors de célébrations religieuses, ils ont critiqué la position adoptée par Benoit XVI.

Selon Mme Bédard et M. Cornellier, il aurait été «juste et bon» que le pape prenne la mesure du scandale et agisse, qu'il annonce des mesures visant à expulser tout prêtre condamné pour des gestes de pédophilie, qu'un accès à de la thérapie soit rendu disponible aux victimes et que réparation soit offerte à tous ceux dont la vie a été brisée.

Dans sa lettre, rendue publique samedi, le pape Benoît XVI a reconnu que de «graves erreurs de jugement» avaient été commises par les évêques irlandais face aux affaires d'abus sexuels, sans toutefois annoncer de sanctions, ni ordonné l'ouverture d'une enquête du Vatican.