Elle n'aura pas réussi à convaincre les élus du Maryland de renoncer à leurs nouvelles lois sur les armes à feu. Mais elle sera devenue, à 15 ans, la nouvelle héroïne des pro-armes à la suite d'un discours de trois minutes, dont l'enregistrement vidéo connaît un succès viral sur YouTube.

Le 25 mars, Sarah Merkle, une adolescente à la longue chevelure lisse et blonde, a pris la parole devant un groupe de parlementaires du Maryland. Elle a affirmé que leur législation ne réduirait pas la violence attribuable aux armes, mais priverait plutôt les citoyens américains de leurs droits constitutionnels.

« Vous n'êtes pas en train d'éliminer les armes à feu de la société, vous êtes en train d'éliminer notre capacité de défendre nos vies, la liberté et la poursuite du bonheur «, a déclaré la jeune fille de Baltimore, qui pratique le tir depuis près de huit ans et considère le Bushmaster AR-15 - le fusil semi-automatique utilisé dans le massacre de l'école de Sandy Hook - comme son arme préférée.

Au moment d'écrire ces lignes, la vidéo du discours de Sarah Merkle avait été vue près de 2,5 millions de fois.

Sarah Merkle n'a rien d'un Wayne LaPierre, porte-parole virulent de la National Rifle Association, le puissant lobby des armes à feu. Elle s'exprime d'une voix douce et projette l'image d'une adolescente sage et studieuse. Dans son discours, elle a notamment souligné que les lois les plus restrictives en matière d'armes à feu ne s'étaient pas traduites par une baisse du taux d'homicides à Chicago.

Elle a par ailleurs affirmé que les nouvelles lois du Maryland l'empêcheraient d'accepter une des bourses d'études offertes par les meilleures universités aux athlètes qui, comme elle, excellent au tir au fusil. Une disposition de la législation fait en sorte qu'il est désormais plus difficile pour les citoyens du Maryland de franchir les frontières de l'État avec leurs armes à feu.

Promulguée la semaine dernière par le gouverneur démocrate Martin O'Malley, la nouvelle législation du Maryland interdit également la vente de 45 armes d'assaut et des chargeurs pouvant contenir plus de 10 cartouches. Elle oblige en outre les acheteurs d'armes de poing à donner leurs empreintes digitales à la police de l'État.