Un village de 140 habitants du Maine, dans le nord-est des États-Unis, envisage d'adopter une ordonnance qui rendrait obligatoire la possession d'une arme à feu.

Il s'agit de la plus récente municipalité américaine à envisager une telle mesure, même si elle est généralement considérée comme non applicable dans les faits.

De l'Idaho à la Géorgie, des municipalités «exigent» que leurs résidants se munissent d'une arme à feu depuis la fusillade du mois de décembre dans une école primaire du Connecticut, qui a tué 26 personnes, dont 20 jeunes enfants.

Les États-Unis sont profondément divisés entre ceux qui, comme le président Barack Obama, souhaitent que les armes soient mieux contrôlées, et les partisans des armes, comme la National Rifle Association, qui estiment que les citoyens armés sont plus en sécurité.

Le Dakota du Sud a adopté vendredi une loi qui permet aux enseignants et au personnel scolaire de porter des armes à feu dans les écoles de l'État. Le principal parrain de la mesure, le représentant Scott Craig, a souligné que les régions rurales n'avaient pas les moyens d'embaucher des agents de sécurité à temps plein. La mesure n'oblige pas les commissions scolaires à armer les enseignants et ne force pas les enseignants à en porter une.

À Byron, dans le Maine, la mesure vise à bloquer préventivement un éventuel renforcement des lois sur les armes à feu, a indiqué la ministre de la Justice de l'État, Janet Mills, qui souligne que la mesure n'aura aucun effet même si elle est adoptée. L'État a déjà entériné, en 2011, une loi qui interdit aux municipalités d'adopter des règlements sur les armes à feu.

«Je pense que la ville va devoir abandonner ses projets», a-t-elle dit.

Une idée semblable est envisagée à Nelson, une petite municipalité de 1300 habitants au nord d'Atlanta, en Géorgie, où les partisans des armes affirment que la faible présence policière rend les citoyens vulnérables.

La mesure étudiée à Nelson prévoit plusieurs exceptions pour les citoyens qui refusent de posséder des armes à cause de leurs croyances, pour des raisons religieuses ou de santé mentale.

Une conseillère municipale de Byron, Anne Simmons-Edmunds, souligne qu'environ 90 pour cent des foyers de la municipalité possèdent déjà des armes et que la nouvelle mesure ne signifie pas que les autorités vont passer dans chaque maison pour vérifier la présence d'une arme.

«Nous n'allons pas envahir la vie privée des gens», a-t-elle dit. «Nous voulons seulement dire haut et fort que nous n'abandonnerons pas notre droit de posséder des armes.»