Des milliers de manifestants défilaient samedi à Tunis, au premier jour d'une campagne d'une semaine organisée par l'opposition pour faire chuter le gouvernement après un mois de crise politique, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants se sont rassemblés pour une marche en direction d'une place faisant face à l'Assemblée nationale constituante où depuis un mois, et l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi, des élus et des manifestants observent un sit-in pour obtenir la démission du gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda.

«Le peuple veut la chute du régime», «Dégage» ou encore «Ghannouchi (le chef d'Ennahda, ndlr) assassin», scandait la foule qui continuait de grossir une heure après le début de la manifestation à 18 h locale.

Les opposants espèrent remobiliser, plus de dix jours après leur dernière grande manifestation le 13 août, qui avait réuni des dizaines de milliers de personnes.

Ce rassemblement doit marquer le début d'une «semaine du départ» organisée par le Front de salut national, une coalition d'opposition, pour obtenir la démission du gouvernement et la formation d'un cabinet apolitique.

Il intervient après que la médiation entamée début août par le puissant syndicat UGTT n'a pas permis, une nouvelle fois, de rapprocher les positions d'Ennahda et celles des opposants vendredi.

La crise politique a été déclenchée le 25 juillet par l'assassinat, attribué à la mouvance jihadiste, du député Brahmi, le deuxième du genre en six mois. Le précédent gouvernement dirigé par Ennahda était tombé après le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd en février.