Le parti islamiste au pouvoir en Tunisie, Ennahda, s'est dit favorable mardi, dans un communiqué co-signé par une quinzaine de petits partis, à l'élargissement de la coalition gouvernementale au moment où les appels à la démission du cabinet se multiplient.

Dans cette déclaration, les signataires, Ennahda en tête, affirment leur «attachement au consensus et au dialogue» et appellent à «élargir la base politique du pouvoir».

«Nous appelons à la construction d'une coalition nationale large pour mettre en oeuvre les objectifs de la révolution» de janvier 2011, y est-il indiqué.

Ce communiqué a été diffusé alors que les appels au départ de l'actuel gouvernement se sont multipliés depuis l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi jeudi et la mort de huit militaires dans une embuscade lundi dans une zone où Al-Qaïda est actif.

Les signataires affirment aussi leur «attachement à l'Assemblée nationale constituante (ANC) en tant qu'instance légitime issue des élections libres».

Le premier ministre, l'islamiste Ali Larayedh, a exclu toute démission de son gouvernement lundi.

Selon un tweet de Yusra Ghannouchi, la fille du chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, le bureau exécutif d'Ennahda doit se réunir dans les heures à venir pour déterminer sa position après la multiplication des appels à la formation d'un nouveau cabinet.

Au sein de l'opposition, des désaccords subsistent cependant certains réclamant un gouvernement «de compétence», d'autres militants pour un gouvernement d'union nationale. Une soixantaine de députés et l'extrême gauche réclament un «gouvernement de salut national» et aussi la dissolution de l'ANC.

En mars dernier, après l'assassinat d'un autre opposant, Chokri Belaïd, une tentative de mettre en place un gouvernement d'union nationale avait déjà échoué. Finalement, la coalition regroupant Ennahda et deux partis laïques de gauche avait été largement reconduite, rejointe par quelques indépendants.