Le gouvernement tunisien, dominé par les islamistes, ne cherche pas à museler les médias mais à les «assainir» et à les empêcher de devenir des «tribunes» de l'opposition, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie, Rafik Abdessalem, selon l'agence officielle TAP.

Le pouvoir «ne cherche pas à contrôler les médias, mais en revanche il ne permettra pas à certains médias de se transformer en tribunes d'opposition à l'action du gouvernement», a-t-il déclaré.

«Le gouvernement s'emploie actuellement à écarter de la vie politique les symboles de l'ancien régime et s'engage à assainir le paysage politique, administratif et les médias», a ajouté le ministre, qui est aussi le gendre du chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi.

Les islamistes qui dominent le gouvernement tunisien sont sous le feu de la critique de la société civile et de l'opposition qui les accusent de chercher à contrôler les médias.

Ennahda affirme pour sa part vouloir purger la sphère médiatique des personnes ayant profité du régime du président déchu, Zine el-Abidine Ben Ali.

Les autorités ont annoncé samedi que Sami Fehri, le patron de la chaîne diffusant une émission de guignols critique du gouvernement, allait être placé en détention dans le cadre d'une affaire de corruption à l'époque de Ben Ali.

M. Fehri, qui était un associé d'un proche de l'ancien chef de l'État, a estimé que le gouvernement cherchait à faire taire une voix dissidente.

Par ailleurs, les rédactions de plusieurs télévisions, radios et journaux publics ont dénoncé ces dernières semaines les nominations sans consultation de nouvelles directions à leur tête, estimant que leur indépendance n'était pas garantie.