L'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a été condamné lundi par contumace à 15 ans et demi de prison pour détention d'armes, de stupéfiants et de pièces archéologiques, a annoncé le juge du tribunal de première instance de Tunis.

Le président déchu a également été condamné à une amende de 108.000 dinars (environ 54.000 euros) dans cette affaire dite du «palais de Carthage».

Les peines (10 ans pour détention de stupéfiants, cinq ans pour détention d'armes et 6 mois pour détention de pièces archéologiques) ont été cumulées.

La cour a délibéré six heures avant de rendre son verdict. Le procès s'était ouvert dans la matinée sur un coup d'éclat des avocats de la défense qui ont quitté le procès en estimant que leurs droits étaient bafoués. Le tribunal avait rejeté leur demande de report du procès.

Avant même l'énoncé du verdict, M. Ben Ali a, par la voix de son avocat libanais Akram Azouri, rejeté ce procès comme «inexistant» et dénoncé une «calomnie politique».

«Le procès d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre de la calomnie politique contre le président Ben Ali pour le dépeindre aux yeux de l'opinion publique comme un trafiquant de devises, de drogues et d'armes», a déclaré Me Azouri dans un communiqué.

M. Ben Ali, réfugié en Arabie Saoudite, a déjà été condamné par contumace le 20 juin, avec son épouse Leïla Trabelsi, à 35 ans de prison et 45 millions d'euros pour détournement de fonds.