Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha a décidé de se retirer définitivement de la Haute instance chargée des réformes politiques et de la transition démocratique, a annoncé lundi son président cheikh Rached Ghannouchi lors d'une conférence de presse.

Cette instance est l'une des trois commissions mises en place au lendemain de la chute du régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui le 14 janvier dernier en Arabie Saoudite à la suite d'un soulèvement populaire.

La principale tâche qui lui a été assignée est la préparation de l'élection d'une assemblée constituante devant élaborer une nouvelle Constitution.

Les représentants du mouvement islamiste avaient récemment suspendu leur participation à cette commission pour protester contre le report au 23 octobre prochain du scrutin initialement prévu le 24 juillet, avant de la réintégrer après des consultations avec le gouvernement et les autres partis politiques.

Les dirigeants d'Ennahdha reprochent à la Haute instance de s'ériger en assemblée parlementaire, alors qu'elle ne dispose pas, selon eux, de légitimité issue des urnes.

Cheikh Ghannouchi a estimé qu'elle a «dévié» de sa mission en tentant «d'imposer loin de tout consensus ni de consultation» un ordre du jour qui pourrait encore une fois mettre en cause la nouvelle échéance électorale du 23 octobre.

L'un des points de dissension portait sur la question de la normalisation avec Israël. Le mouvement islamiste voulait que le refus de toute normalisation avec l'État hébreu soit inscrit dans le projet de pacte républicain en discussion au sein de la Haute instance.