Le chef présumé du groupe Khorassan, affilié à la mouvance Al-Qaïda en Syrie, a été tué début juillet dans ce pays par une frappe aérienne de la coalition antijihadiste conduite par les États-Unis, a annoncé mardi le Pentagone.

Muhsin al-Fadhli a été tué le 8 juillet lors d'un déplacement dans un véhicule près de Sarmada, dans le nord-ouest de la Syrie, a précisé Jeff Davis, porte-parole du ministère de la Défense dans un communiqué, sans préciser si la frappe avait été menée par un drone ou un avion.

Il était, selon le représentant du Pentagone, à la tête d'un réseau d'anciens combattants d'Al-Qaïda nommé groupe Khorassan, «qui fomente des attaques contre les États-Unis et leurs alliés».

«Sa mort va affaiblir et perturber les opérations extérieures en cours d'Al-Qaïda contre les États-Unis et leurs alliés», a affirmé le représentant du Pentagone.

Muhsin al-Fadhli faisait notamment partie des rares militants d'Al-Qaïda à avoir été informé à l'avance des attentats du 11 septembre 2011, selon M. Davis.

Il «a aussi été impliqué dans des attaques terroristes en octobre 2002, y compris contre des Marines sur l'île de Faïlaka au Koweït, et contre le pétrolier français Limburg», a affirmé le Pentagone.

Ce responsable d'Al-Qaïda aurait déjà été la cible de bombardements en septembre, qui visaient aussi un ancien officier du renseignement français ayant rejoint le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda. Mais sa mort n'avait pas été confirmée à l'époque.

Les responsables américains affirment que le groupe Khorassan comprend des membres d'Al-Qaïda d'Afghanistan et du Pakistan qui sont allés jusqu'en Syrie. Certains experts estiment qu'ils font essentiellement partie du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.

Le département d'État avait promis une récompense de 7 millions de dollars pour toute information permettant de le capturer.

Le Koweït et l'Arabie saoudite étaient aussi à sa recherche.

Ce militant d'Al-Qaïda né au Koweït mesure 1,65 mètre et a combattu avec les talibans et Al-Qaïda au Pakistan, selon le département d'État.

Il est ensuite devenu un haut responsable du réseau extrémiste en Iran, selon le Centre national de contre-terrorisme américain.

Il a notamment conseillé l'ancien chef d'Al-Qaïda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, tué en 2006 par une frappe américaine de drone. Il apportait un soutien matériel et financier à Al-Qaïda, selon le Trésor américain.

La commission de l'ONU chargée des sanctions contre Al-Qaïda l'avait cité en 2005 pour son rôle dans la planification, l'organisation et le financement d'attaques menées par Al-Qaïda, ce qui lui avaient valu un gel de ses avoirs et une interdiction de voyager.