Le président Bachar al-Assad a assuré mercredi qu'il bénéficiait du soutien des Syriens et que les institutions de l'Etat fonctionnaient toujours en dépit de près de quatre ans de guerre, dans un entretien à la chaîne portugaise RTP.

Le président Bachar al-Assad a assuré mercredi qu'il bénéficiait du soutien des Syriens et que les institutions de l'Etat fonctionnaient toujours en dépit de près de quatre ans de guerre, dans un entretien à la chaîne portugaise RTP.

Il a affirmé que l'image que l'on donne de lui en Occident -que le «peuple est contre lui, que les pays de la région sont contre lui, que l'Occident est contre lui»- était biaisée. Il a souligné que s'il avait «résisté à quatre ans» de guerre, c'était «uniquement parce qu'il a le soutien du peuple».

Déclenché le 15 mars 2011 par une contestation populaire violemment réprimée par le régime, le conflit syrien s'est transformé en une guerre entre forces gouvernementales et rebelles. Il s'est complexifié avec la montée en puissance de jihadistes.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé en Grande-Bretagne mais qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, estime à plus de 220.000 le nombre de morts dans ce conflit, mais M. Assad a rejeté ce chiffre.

«Ce chiffre est exagéré, l'Occident exagère toujours les chiffres en Syrie», a-t-il dit.

Il a aussi contesté l'idée d'un effondrement de l'Etat syrien : «Nous avons toujours des institutions qui fonctionnent, nous avons toujours des subventions, nous continuons à payer les salaires (...) même dans certaines régions sous le contrôle des terroristes».

«La Syrie n'est pas finie et nous ne sommes pas un Etat failli».

Il a précisé qu'il soutenait une solution «politique» au conflit mais qu'une grande partie de l'opposition était liée à des pays tiers y compris du Golfe, et qu'il préférait parler à «des gens représentant les Syriens en Syrie».

Concernant la visite en février d'une délégation de quatre parlementaires français en Syrie, qui a fait polémique dans l'Hexagone, il a affirmé : cette visite n'était «pas une surprise. Des délégations d'autres pays sont venues en Syrie et les visites étaient organisées officiellement».

«Nous avons eu la forte impression que la plupart des responsables du gouvernement (français) étaient au courant de cette visite à l'avance et ne s'y sont pas opposés».

Il a en outre affirmé que «les relations entre la France et les Etats du Golfe ont un motif financier (...) Les intérêts financiers de la France poussent les responsables français à vendre leurs valeurs de liberté, fraternité et démocratie (...) pour des pétrodollars».